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Blé tendre : un premier traitement fongicide est-il nécessaire ?
La vague de froid est passée que déjà les parcelles de blé tendre atteignent - ou prochainement - le stade 2 nœuds. Pour décider de la stratégie fongicide, mieux vaut s'appuyer sur un outil d'aide à la décision, ou à défaut, sur les seuils d'intervention adaptés à chaque maladie. Régions : Centre, Auvergne et Ile de France.
Les maladies de début de cycle
A cette période, les maladies les plus fréquemment rencontrées sont le piétin-verse, la rouille jaune et la septoriose (maladie dominante). Les Bulletins de Santé du Végétal donnent chaque semaine une idée du niveau de présence et de risque pour chacune d'elles.
A l’heure actuelle, les risques sont faibles et atténués par le sec et les températures basses, en particulier sur les secteurs qui n’ont pas profité du retour des pluies du week-end dernier.
Carte 1 : cumul des pluies (en mm) du 3 au 11 avril 2021
Retour sur le principe de protection fongicide du blé tendre
L’objectif de la protection fongicide est de protéger si besoin les trois dernières feuilles définitives du blé tendre. Ces feuilles sont celles qui contribuent le plus au rendement. Pour rappel, ces feuilles sont nommées F1, F2 et F3 définitives. Il s’agit des feuilles du « haut ». Au stade 2 nœuds, c’est la F2 définitive qui « pointe ».
Figure 1 : objectif, protéger la phase sensible si besoin
Parmi les interventions potentielles, la plus importante, au niveau technico-économique, est celle qui vise à protéger la dernière feuille étalée (= anciennement appelée T2). Si cette intervention semble souvent incontournable dans notre région, les autres ne sont pas forcément justifiées d’un point de vue technique et économique. Il convient donc à la date d’aujourd’hui de se poser la question de l’intérêt d’une première intervention visant la septoriose et la rouille jaune. Depuis de nombreuses années, cette protection précoce est peu rentable, en lien avec la progression des variétés résistantes aux maladies sur nos territoires et de périodes sèches courant montaison.
Depuis 2020, l’impasse de cette protection précoce devient la règle pour les variétés résistantes à peu sensibles à la septoriose (note ≥ 6,5), hors risque rouille jaune.
Pour le piétin-verse, ne plus traiter après 2 nœuds car le recouvrement par les feuilles ne permet plus d’atteindre la tige. En cas de risque avéré, un positionnement précoce d’une protection spécifique (produits à base de cyprodinil, métrafénone, voire prothioconazole) aurait dû (ou devra selon le stade actuel de la culture) être mis en œuvre. Pour rappel, sur des situations à risque, une variété résistante (note ≥ 5) sera toujours plus efficace qu’une protection fongicide.
Des seuils pour aider la prise de décision à défaut d’OAD
La façon la plus simple aujourd’hui pour décider ou non d’une première intervention est de disposer d’un Outil d’Aide à la Décision (OAD).
A défaut, il existe des seuils basés sur l’observation aux champs.
Attention à la période actuelle, les observations peuvent être perturbées par des symptômes foliaires liés au froid / gel de la semaine dernière (parfois très marqués), et non pas à des symptômes spécifiques de maladie.
Côté rouille jaune, à partir du stade 2 nœuds, la présence significative de pustules sur le feuillage sera un élément déclencheur.
Figure 2 : symptômes de la rouille jaune
Concernant la septoriose, à partir du stade 2 nœuds, c’est l’apparition de cette maladie sur la feuille F4 définitive qui déclenchera une intervention (soit la deuxième feuille étalée (en partant du haut) à 2 nœuds, la troisième feuille étalée au stade dernière feuille pointante).
Figure 3 : symptômes de septoriose
Consultez le guide régional Choisir et Décider - interventions de printemps 2021 - Blé tendre
Edouard BAR ANGER - Delphine BOUT TET - Cyrille GAUJ ARD - Chloé MALAVAL JUERY