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Chez les vaches aussi, les carrières s’allongent un peu, mais trop peu

Au cours des cinq années passées, la durée de vie moyenne des vaches a augmenté d’un mois pour s’établir à 70,9 mois en moyenne. Le début d’une inversion de tendance, répondant à la quête d’efficience des troupeaux laitiers, mais qui réserve encore des marges de progrès.

A l’échelle nationale, en 2024, avec une durée de vie moyenne de 70,9 mois, l’âge en fin de vie des vaches laitières a augmenté de 1 mois en 5 ans (69,9 mois en 2020). Le nombre de lactations par carrière suit la même tendance passant de 2,87 en 2020 à 3 en 2024. Pour les vaches ayant terminé leur carrière en 2024, les 3 phases des carrières laitières se répartissent en moyenne selon les proportions suivantes : durée d’élevage des génisses 48%, durée de lactation 43% et durée de tarissement 9%.

Evolution de l’âge de fin de vie des vaches laitières (Source : Institut de l’élevage)
Evolution de l’âge de fin de vie des vaches laitières (Source : Institut de l’élevage)

Sur les 5 années étudiées ces proportions tendent à évoluer sous l’effet de l’allongement de la durée de vie et de la diminution de la durée moyenne d’élevage des génisses qui passe en cinq années de 30,6 à 30,2 mois. Cela se traduit par un allongement de la vie productive qui passe de 39,3 mois en 2020 à 40,8 mois en 2024. Tels sont les principaux enseignements des indicateurs d’efficacité des carrières laitières, publiés par l’Institut de l’élevage, en partenariat avec Eliance et Races de France et financés par France Génétique Elevage (FGE) et le Compte d’affectation spéciale développement agricole et rural (CASDAR).

Evolution du nombre de lactations par carrière terminée (Source : Institut de l’élevage)
Evolution du nombre de lactations par carrière terminée (Source : Institut de l’élevage)

Ces résultats entérinent une inversion de tendance car au cours des trois décennies passées, la longévité des vaches laitières a fortement diminué, pour atteindre un niveau relativement faible : 3 lactations en moyenne avant réforme alors que l’optimum se situerait à au moins 4 lactations voire plus selon l’Institut de l’élevage.

En 2020, seules 37% des vaches Holstein au contrôle laitier avaient débuté au moins une 3ème lactation et un tiers du troupeau adulte, toutes races confondues, a été renouvelé alors que le progrès génétique en matière de longévité aurait dû se traduire par une lactation supplémentaire.

Projet Alonge

Cette situation pénalise l’efficience globale des élevages laitiers, en particulier leurs performances économiques et environnementales, et nuit à leur perception par la société. Pour contrecarrer la tendance, l’Institut de l’élevage a lancé en 2022 le projet Alonge destiné à établir un état des lieux, identifier des leviers d’amélioration et délivrer des outils d’aide au pilotage du renouvellement des troupeaux. La restitution finale du projet est attendue pour le printemps 2026.