« Conserver les trésoreries dans les exploitations »

Une quarantaine d’adhérents est venue assister aux assemblées générales des deux Cuma que compte la commune de Charnizay la semaine dernière. Tarifs, entretien, renouvellement des générations… les thèmes abordés étaient nombreux.

A Charnizay en Sud Touraine, travailler en Cuma est une évidence depuis des décennies. À tel point que deux coopératives d’utilisation de matériels sont actives sur le territoire.

La semaine passée, elles tenaient leurs assemblées générales conjointement. « Ces deux structures nous permettent de répartir les responsabilités des administrateurs et chacune a ses domaines de compétences », a rappelé Frédéric Cadieu, président de celle de l’Arc-en-ciel. En effet, cette dernière est orientée sur les machines de récolte de fourrages et de céréales quand celle de l’Espoir propose des matériels pour le travail du sol et de semis.

Même si les bilans financiers des deux coopératives sont plus ou moins à l’équilibre, les deux années écoulées ont laissé des traces. Certains matériels, à l’instar des semoirs, n’ont pas effectué les hectares escomptés. « Nous sommes bien conscients que la météo a rendu les chantiers difficiles et que tous les emblavements prévus n’ont pas pu être réalisés », ont souligné Frédéric Cadieu et Stéphane Moreau, les présidents. Cette baisse d’activité a entraîné les membres des bureaux respectifs à revoir la tarification de certains matériels à la hausse. Autre hypothèse avancée : demander des acomptes aux adhérents un peu plus tôt dans la saison « pour assurer la trésorerie des Cuma en fin d’année, date à laquelle pas mal d’échéances tombent », a expliqué Jérôme Peltier, trésorier de la Cuma de l’Espoir.

Côté tarifs, les administrateurs tentent d’être au plus juste. « Nous nous sommes basés sur les bonnes années pour les calculs. L’objectif étant de laisser la trésorerie au sein des exploitations », poursuivait Denis Raguin, trésorier de la Cuma de l’Arc-en-ciel. Tout en relativisant : « Il ne faut pas se focaliser sur cette année, nous avons du matériel performant qui nous servira à l’avenir. L’équipement actuel permet à bon nombre d’exploitations d’être autonomes en alimentation de leur troupeau. Mais cela a un coût. »

 

"Il faut des idées nouvelles et des jeunes qui s’investissent"

 

Plusieurs sujets au programme

Point crucial pour une Cuma, l’entretien des matériels. « La maintenance évite les pannes. Mais les factures ne cessent d’augmenter. À nous d’être vigilants et d’en faire un maximum par nos propres soins », ont rappelé les administrateurs. Idem pour les sinistres qui sont à la hausse eux aussi. « Actuellement l’assureur nous suit, mais pour combien de temps ? Soyons vigilants collectivement. »

L’importance du suivi des compteurs des machines a aussi été rappelée. « C’est la base de nos calculs pour la facturation, ont souligné unanimement les membres des bureaux. C’est ce qui nous sert de références, c’est important de tout noter sur les carnets propres à chaque matériel. »

Le renouvellement des générations fut aussi évoqué.« Il est nécessaire d’entretenir un dynamisme dans une Cuma. Pour cela il faut des idées nouvelles et des jeunes qui s’investissent. Et ça tombe bien, j’en vois plein la salle », a ironisé Frédéric Cadieu à la fin des AG.

Enfin, les adhérents ont échangé sur la main-d’œuvre. Principalement pour l’entretien du matériel afin de repousser les renouvellements. Faut-il embaucher ? Sous quelle forme de contrat ? Quel profil recruter ? Autant de questions qui permettent de lancer le débat auprès des membres. Affaire à suivre.