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Lundi 24/11/2025
Crise de la bio, crise du vin : le vin bio passe à travers les gouttes
Les ventes de vins bio demeurent orientées à la hausse, et en valeur et en volume, à la faveur du « boire moins mais mieux ». Mais les volumes produits excédent encore la demande tandis que la dynamique de conversion s’essouffle.
A quelques semaines de Millésime bio (26-28 janvier), le plus grand salon mondial dédié aux vins et alcools issus de l’agriculture biologique, SudVinBio, l’association interprofessionnelle en charge de son organisation, a donné le pouls de la filière, au travers des éléments chiffrés d’une part, et d’une enquête réalisée auprès de 2500 personnes représentatives de la population française (18-75 ans) d'autre part.
Alors que l’appétence pour les produits alimentaires bio fléchit et que le vin est sujet à la déconsommation, le vin bio semble passer à travers les gouttes.
Côté production, selon les chiffres de l’Agence bio, les surfaces viticoles certifiées et en conversion ont progressé de 7,6% en 2024 pour s’établir à 141.839 ha, soit près de 21% de la surface totale du vignoble hexagonal, pour un effectif de 12.075 producteurs en AB sinon en conversion. « L’augmentation des surfaces certifiées en 2024 est la conséquence du pic des conversions initiées en 2020 et 2021, note SudVinBio. Comme la tendance est aujourd’hui à la décélération des conversions, on peut s’attendre à un ralentissement de l’augmentation des surfaces certifiées dans les années qui viennent ».
Côté marché, SudVinBio relève que « dans un marché du vin touché par la baisse de la consommation, la demande en vins bio reste dynamique, tant en volume qu’en valeur. Le vin bio s’inscrit en effet dans la tendance du « boire moins mais mieux ». La croissance des ventes de vin bio est ainsi particulièrement significative sur les circuits à forte valeur ajoutée, en France comme à l’export ». Seule la grande distribution dénote avec une baisse de 8% des ventes, toute relative compte tenu du poids de la GMS dans le marché (7%). « Il importe toutefois de soutenir la consommation sur l’ensemble des circuits car les volumes de production excèdent encore la demande., une situation qui pèse sur les stocks et les trésoreries », indique l’interprofesstion.
Une consommation portée par les jeunes générations
Autre bonne nouvelle le vin bio : les jeunes générations (18-34 ans) sont surreprésentées, selon les enseignements d’une enquête réalisée par le cabinet d’études ObSoCo, auprès de 2500 personnes représentatives de la population française (18-75 ans). Cette classe d’âge représente 31% de l’ensemble des consommateurs de vin bio contre 18% chez les consommateurs de vin conventionnel. A l’inverse, le vin bio attire 33% des consommateurs âgés de 55 à 75 ans contre 47% pour le vin conventionnel, ce qui laisse augurer un potentiel de croissance.
Toutes générations confondues, les consommateurs de vin bio l’associent à des notions d’authenticité et d’expérience et privilégient plus souvent la qualité que le prix lors de leurs achats alimentaires, en définissant plus souvent la qualité sur des critères environnementaux ou éthiques. Ils sont aussi plus ouverts au No-low, le vin totalement ou partiellement désalcoolisé.Quant aux non-consommateurs de vins bio, ils reconnaissant majoritairement la valeur environnementale du vin bio mais sont partagés sur ls critères non environnementaux (goût, rapport qualité-prix…).


