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Crises sanitaires : Michel Barnier débloque une enveloppe de 75 millions d’euros ciblant la FCO-3
Le Premier ministre n’a pas fait d’annonce budgétaire concernant la FCO-8, censée être indemnisée par le Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE). « Peut mieux faire » a commenté Yannick Fialip, président de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire.
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard, présente à Cournon dès jeudi, avait réservé au Premier ministre les annonces budgétaires relatives aux crises sanitaires engendrées par la FCO et la MHE. Michel Barnier s’est exécuté vendredi, à l’occasion de sa visite au Sommet de l’élevage. « S’agissant de la filière ovine, la plus gravement touchée, j’ai annoncé une enveloppe de 75 millions d’euros immédiatement disponible pour faire face à la FCO-3 », a déclaré le Premier ministre en conférence de presse. La FCO-3 est émergente et n’est pas prise en compte dans les financements et les indemnisations telles qu’elles sont organisées aujourd’hui pour d’autres maladies », a-t-il justifié, faisant allusion au Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), abondé par l’Etat à hauteur de 65%. Le Premier ministre n'a pas précisé le périmètre du fonds, entre aides directes (mortalité) et indirectes (baisses de production et de reproduction).
Le FMSE est censé constituer la réponse budgétaire à la FCO-8, pour laquelle le Premier ministre n’a rien annoncé de nouveau. Il risque de se mettre à dos la Confédération paysanne, qui réclamait justement autre chose que « les 39 millions d’euros en caisse », selon les mots de sa porte-parole Laurence Marandola.
Au sortir d’une réunion au cours de laquelle tous les syndicats et autres organisations étaient conviés, Yannick Fialip, administrateur FNSEA et Président de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire a décerné une mention « peut mieux faire » au Premier ministre. Michel Barnier n’a pas fermé la porte à des évolutions, indiquant évaluer dans les prochaines semaines « toutes ces réponses pour voir si elles sont suffisantes ou pas ». Le Premier ministre en a aussi appelé à l’Europe. « On doit faire pour les pour les maladies animales, les crises sanitaires animale ce que l’on a pu faire au niveau européen utilement à l’occasion du Covid », a-t-il dit, citant la recherche, le stockage…
Plaidoyer pour l’Europe et la Pac
L’ex-Commissaire européen s’est fendu livré au passage à un véritable plaidoyer en faveur de l’UE et notamment de la Pac, tout sauf « archaïque » mais au contraire « vitale, moderne, contribuant à nourrir les populations avec des sains, de qualité, traçables, grâce au travail des agriculteurs et des pêcheurs. C’est tout l’enjeu européen comme national que cette souveraineté et cette qualité alimentaire. Nous ne voulons pas d’une agriculture aseptisée et industrialisée. C’est ça le contrat avec les exploitations agricoles que traduit la Pac et l’effort que fait la collectivité publique européenne et française ».
PGE, LOA, simplification...
Sans livrer là non plus de détails, le Premier ministre a évoqué la mise en place de prêts garantis par l’Etat « pour les exploitations touchées par des graves difficultés ». Yannick Fialip espérant que les exploitations affectées par la FCO et la MHE puissent en bénéficier alors que la revendication est portée par les céréaliers.
Michel Barnier a dit ne pas avoir oublié les mouvements de « protestation, de colère, de souffrance » du début de l’année. Il a indiqué son intention de remettre à l’agenda du Sénat le projet de Loi d’orientation agricole à partir de janvier, après le vote du budget. « Elle sera sans doute améliorée ou amendée grâce au travail de parlementaires ».
Cournon, où Michel Barnier dit venir tous les ans, est un « salon important ». « Quand on rencontre des jeunes qui sont dans des lycées agricoles, des jeunes agriculteurs installés, on a raison de les aider et on a des raisons d’espérer dans cette capacité de production française » a dit le Premier ministre.
Le Premier ministre entend aussi poursuivre le travail de simplification et pour prouver sa bonne foi, il a déclaré avoir donné l’instruction à tous les préfets de décaler du 1er octobre au 15 novembre la date limite d’épandage des effluents, entravée par les pluies automnales et les difficultés d'accès aux parcelles. La reprise du chantier sur le contrôle unique en exploitation est aussi à l’ordre du jour.