Dans la Manche, une « Halle gourmande » dédiée au bien manger

Un nouveau concept gourmand va ouvrir ses portes début avril à Agneaux, la Halle gourmande. Le rêve de Mathilde Sengier, jeune trentenaire, originaire de la région, et attachée aux valeurs du territoire et du terroir. Sur 380 m2, ce sont à la fois une supérette, un restaurant et un laboratoire de transformation qui prendront vie au 52 rue de Coutances.

Mathilde Sengier n’est pas à sa première affaire. Elle a ouvert en novembre 2017 « Le choix de la reine », un salon de thé, restaurant, traiteur et épicerie fine rue du Neufbourg à Saint-Lô. Sur 70 m2, avec une salariée et deux apprentis, elle propose déjà « une palette de plaisirs et de saveurs autour de produits locaux et du terroir français », note la chef d’entreprise. Parmi les producteurs locaux se trouvent l’atelier du poissonnier, la biscuiterie de Quinéville, la maison Hérout, la Fraserie, Normandie Noix, le Père Roupsard, la brasserie La Lie

Un lieu de vie atypique

À 31 ans, son rêve ne s’arrête pas là. Mathilde Sengier s’apprête à ouvrir un nouveau lieu cinq fois plus grand que celui déjà existant dans la ville préfecture tout en gérant les deux. Dans son nouveau local, encore en pleins travaux, elle s’y voit déjà, rien qu’en fermant les yeux. À l’entrée, se trouvera un espace de démonstration pour les producteurs, le long du mur une supérette locavore et fermière avec un rayon traiteur, une épicerie, au centre un restaurant de 40 places, une borne drive… « Il n’y aura pas de service à table. Les clients auront un contact avec la cuisine. C’est aussi le côté sympa », lâche la restauratrice, qui veut faire de la Halle gourmande « un véritable lieu de vie atypique où l’on pourra faire ses courses du quotidien, déjeuner sur place, tout en ayant une consommation respectueuse de l’environnement ».

Du fait maison

Avec cette nouvelle adresse, la liste des producteurs va s’allonger parce qu’elle compte continuer à s’approvisionner en local et en bio. « Bien manger c’est important pour nos papilles, pour notre santé et pour notre planète », assure-t-elle. Si des légumes ne trouvent pas d’acheteurs, ils passeront en cuisine afin de proposer du « fait maison », à partir de ses recettes, de ses idées, de sa créativité, de manière à « être vertueux et réduire le bilan carbone le plus possible. C’est mon éthique, et celle de mon équipe », ajoute-t-elle.
Avec son bac scientifique et son école d’hôtellerie restauration à Amiens, Mathilde Sengier a la tête sur les épaules. Même si le fait d’être une femme, jeune et seule a été un frein pour trouver le financement, Mathilde se sent prête pour relever le défi. « Je suis d’un naturel optimiste », confie-t-elle. Alors, elle a frappé aux portes de quelques établissements bancaires. Sept lui ont dit non, sauf la Nef, coopérative financière « qui offre des solutions d’épargne et de crédit orientées vers des projets ayant une utilité sociale, écologique et/ou culturelle. Nous sommes en plein dedans. Mon souhait est vraiment de mieux manger et de protéger notre planète », martèle la jeune femme à l’esprit entrepreneurial. « J’ai lancé sur leur site une campagne de financement participatif via la plateforme Zeste, destinée à financer entre autres un four à vapeur pour proposer des produits frais et en bocaux ainsi qu’un moulin à oléagineux pour confectionner une pâte à tartiner 100% maison et sans matières grasses », explique-t-elle.  
Les deux sites permettront de compter 11 personnes, dont des apprentis. Après la Covid, ce lieu qui se veut atypique « devrait être très sympa », promet la jeune femme, qui prévoit une inauguration au mois de mai. Une nouvelle adresse à noter pour les petites pauses ou des plus longues.