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Mardi 23/12/2025

DNC : le 114ème cas dans les Pyrénées-Orientales, la vaccination s’active, la mobilisation faiblit

La course-poursuite contre un risque d’extension de la maladie au-delà du « cordon sanitaire » pyrénéen se poursuit. Quatre ex-ministres de l’Agriculture défendent la gestion sanitaire à l’œuvre contre la DNC.

Après une semaine de répit, un 114ème cas de DNC a été confirmé dans un élevage des Pyrénées-Orientales le 19 décembre, entrainant l’abattage des quatre bêtes de l’unité épidémiologique concernée. Il confirme la possibilité pour le virus de porter atteinte à l’intégrité des bovins en dépit de la vaccination, l’ensemble du cheptel (13 310 bêtes) de ce département, qui totalise 22 foyers, étant désormais vacciné. En cause : la durée d’incubation de la maladie, qui peut s’étirer jusqu’à 28 jours, tandis que l’immunité complète des animaux vaccinés est acquise après 21 jours.

10 départements vaccinés d’ici à la mi-janvier

Des 10 départements concernés par la vaccination préventive, décrété par le gouvernement le 12 décembre dernier, les Pyrénées-Orientales sont le premier à atteindre le taux de 100% de vaccination, Tout en restant fidèle à sa stratégie à 3 piliers (abattage des élevages-foyers, vaccination en zone réglementée, restrictions de transport), fondée sur le « consensus scientifique », le gouvernement a lâché du lest, en dressant un cordon vaccinal des Landes à l’Hérault et en instituant une « cellule de dialogue scientifique ». Il a aussi brandi le bâton des sanctions contre les mouvements illicites d’animaux, fortement suspectés d’être à l’origine des « quatre foyers apparus en quatre jours à 100 km les uns des autres » en Occitanie.

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a indiqué que la vaccination est dirigée en priorité vers les élevages abritant des races à petits effectifs telles que Lourdaise, Mirandaise, Casta, Béarnaise, Bordelaise, Marine Landaise. Le Premier ministre a par ailleurs annoncé le 19 décembre le déblocage d’un fonds de 11 millions d’euros ciblant les petits exploitants en difficulté.

Quatre ex-ministres au secours d’Annie Genevard

L’objectif des autorités est de stopper la propagation du virus et d’éradiquer la maladie, et non de « vivre avec ». Cette stratégie est contestée jusque sur le bitume par la CR et par la Conf’, alignées sur l’abattage sélectif et la vaccination généralisée à tout le territoire même si, à l’approche de Noël, les foyers de contestation baissent d’intensité.La gestion sanitaire du gouvernement a en tout cas reçu la bénédiction quatre ex-ministres de l’Agriculture, à savoir Michel Barnier, Stéphane Travert, Julien Denormandie et Marc Fesneau, qui dans une tribune publiée dimanche, estiment que « les choix opérés par le gouvernement s’inscrivent dans la continuité d’une doctrine sanitaire éprouvée, qui a permis à la France de surmonter des crises similaires et de préserver durablement son élevage ».

"Ni le virus ni son antidote n’ont de racines idéologiques"

« Face à cette crise, il faut toutefois rappeler une évidence : ni le virus ni son antidote n’ont de racines idéologiques, écrivent-ils. Les décisions sanitaires ne peuvent se fonder ni sur l’émotion ni sur l’opinion, mais uniquement sur des données scientifiques éprouvées, sur l’expérience accumulée et sur l’intérêt collectif. Faillir à cette exigence, c’est courir le risque de conséquences plus graves encore que celles que l’on prétend combattre (…) Alors, oui, le moment que nous traversons est douloureux. Il heurte, il épuise, il réveille parfois des colères profondes. Mais il ne doit pas faire oublier que lorsque nous faisons bloc, lorsque la rigueur sanitaire, la solidarité professionnelle et la confiance dans la science s’additionnent, c’est le virus qui recule. Et lorsque le virus recule, les mesures les plus dures demeurent l’exception, non la règle ».

En date du 22 décembre, 114 foyers ont été détectés et éteints et environ 3400 animaux abattus.