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Mercredi 17/12/2025
DNC : le gouvernement déclenche le plan « Orsec » dans le Sud-Ouest
Le gouvernement déploie une armée de vétérinaires et achemine 900.000 doses pour vacciner les bovins du cordon sanitaire érigé des Landes à l’Aude. Différents soutiens financiers sont également annoncés tandis que la diplomatie sanitaire est activée vis-à-vis de l’Italie et de l’Espagne pour préserver l’exportation de bovins en provenance de la zone vaccinale. Les contrôles routiers sont également renforcés.
L’acheminement en cours de 500.000 doses de vaccins, la livraison de 400.000 doses supplémentaires à compter du 18 décembre, la mobilisation des logisticiens des armées et de la sécurité civile pour acheminer les doses, la mobilisation des vétérinaires volontaires, retraités ou en activité de toute la France, des vétérinaires militaires et des élèves vétérinaires, s’ajoutant aux les vétérinaires des services de l’Etat. Telle est l’artillerie déployée par le gouvernement pour stopper une épizootie que la France ne parvient pas à éradiquer, près de six mois après son irruption en Savoie.
En dépit de la levée successive de trois zones vaccinales, son résurgence à la mi-octobre dans les Pyrénées-Orientales, avant d’essaimer dans l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Garonne et l’Aude a inoculé le doute quant au bien-fondé de la stratégie adoptée le 16 juillet par le CNOPSAV (Comité national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) et jeté depuis bientôt une semaine bon nombre de paysans sur le bitume, à l’appel de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale, opposées à la stratégie d’abattage total des unités épidémiologique infectées. L’élément déclencheur fut la détection le 9 décembre, puis l’abattage de 208 bêtes dans un élevage de l’Ariège, à 100 km du foyer le plus proche situé dans les Pyrénées-Orientales, assortie de heurts entre manifestants et forces de l’ordre sécurisant l’intervention des vétérinaires.
En date du 14 décembre, 113 foyers ont été détectés et environ 3400 animaux abattus.
10 M€, exonérations fiscales et sociales, aide à la reformation des troupeaux
Dans le plan « Orsec » décidé par Matignon à l’issue de deux réunions interministérielles mardi, figurent également des mesures de soutien financier. En complément des mesures déjà en place pour les éleveurs concernés par l’abattage de leur troupeau (accompagnement psychologique, indemnisation du troupeau aux prix du marché, prise en charge de la désinfection de l’exploitation, indemnisation des pertes d’exploitation), les indemnisations seront défiscalisées et désocialisées afin de faciliter la reprise d’activité pour les élevages touchés par un abattage. Un fonds de soutien de plus de 10 millions d’euros, ciblant les petits élevages des zones touchées, est également mobilisé.
En ce qui concerne le repeuplement, le gouvernement, « conscient du déchirement que représentent les mesures d’abattage, justifiées par la stratégie sanitaire partagée par l’ensemble de la filière », a décidé de mettre en place des mesures destinées à faciliter rapidement la reconstitution des élevages, en concertation avec les professionnels sous l’égide des chambres d’agriculture. L’objectif est d’assurer l’avenir des élevages touchés. Les petits élevages auront accès en priorité à des animaux sélectionnés, notamment « aux meilleures génisses de haute valeur génétique », leur permettant de reformer un troupeau.
Une amende de 750 euros par bovin transporté
Si le gouvernement mobilise l’armée et la sécurité civile pour déployer la vaccination, il annonce par ailleurs renforcer « considérablement » les contrôles de police et de gendarmerie afin d’éviter la propagation de la maladie à d’autres territoires, les départements en zone vaccinale étant les départements sont soumis à une interdiction des déplacements de bovins. Rappelant que l’élevage français est le 1er cheptel européen, avec 16 millions de bovins, et qu’il dispose d’une génétique exceptionnellement riche de plusieurs décennies, le Gouvernement appelle à « la responsabilité collective pour éviter une catastrophe sanitaire qui pourrait être fatale à l’agriculture française ».
Les contraventions encourues pour le transport illégal de bovins sont de 750 euros d’amende par bovin transporté. Les contrevenants sont passibles de poursuite pénale.
Diplomatie sanitaire
Enfin, le plan « Orsec » comprend un volet relatif à la « diplomatie sanitaire », consistant en l’espèce à réactiver les flux commerciaux vers l’Espagne et l’Italie, qui constituent des débouchés vitaux pour la filière bovine. Les entraves à l’export, en plus de nuire aux éleveurs dépendants de ce débouché, pourraient aussi, par ricochet, faire baisser les cours de la viande.
Le 9 décembre, l’Italie a donné son accord à l’introduction sur son territoire de bovins issus des zones vaccinales françaises, exigeant en contrepartie, avant le départ des animaux, une protection insecticide contre les vecteurs de la DNC, un examen vétérinaire et des résultats d’analyse PCR négatifs sur échantillonnage. Il faut par ailleurs que l’ensemble du troupeau concerné ait été vacciné depuis au moins 28 jours et que l’immunité collective ait été atteinte dans les 50 km autour de l’élevage depuis 60 jours.
Le Gouvernement échange également avec la Commission européenne « afin de valoriser l’efficacité et la crédibilité de notre stratégie de vaccination dans le but de garantir la fluidité des échanges au sein du marché européen ».