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Mardi 04/11/2025
DNC : pas de vaccination préventive en vue
Le ministère de l’Agriculture n’envisage pas le déploiement d’une vaccination préventive pour protéger les bovins de la dermatose nodulaire contagieuse, eu égard aux conditions sanitaires « drastiques » posées par le règlement européen en cas d’exportation.
Après la suspension des exportations de bovins décrétée le 18 octobre dernier, motivée par l’apparition de foyers hors des zones réglementées, le commerce des bovins vers nos principaux acheteurs que sont l’Italie et l’Espagne a repris officiellement le 1er novembre, moyennant le renforcement des protocoles sanitaires dans les centres de rassemblement.
La situation demeure néanmoins particulière pour les bovins issus de l’ex-zone réglementée des Savoie, passée en « zone vaccinale » le 22 octobre dernier du fait de l’absence de nouveaux foyers dans les 45 jours précédents, combinée à la vaccination intégrale des troupeaux depuis 28 jours et plus.
Des conditions « drastiques » mais « atteignables »
Lors d’un point presse le 3 novembre, le ministère de l’Agriculture a en effet rappelé que le règlement européen conditionnait l’exportation d’animaux vaccinés contre la DNC à des conditions « plutôt drastiques », évoquant en autres restrictions, en plus de la vaccination de 28 jours des animaux concernés et des cheptels dont ils sont issus, un sujet « d’immunité collective ». En outre, les Etats auxquels sont destinés les animaux doivent explicitement donner leur accord. Du reste en date du 3 novembre, si l’Italie avait donné son accord pour accepter des animaux issus de la zone vaccinale savoyarde, la réponse de l’Espagne se faisait encore attendre. Le ministère assure que la France active sa « diplomatie sanitaire » pour rouvrir les frontières.
Les conditions de mouvements depuis la zone de vaccination vers un élevage ou un abattoir d’un autre état membre en zone indemne ou zone vaccinale : • autorisation de l’état membre de destination et de transit ; • certificat sanitaire requis ; • bovins vaccinés depuis au moins 28 jours ou veaux nés de mères valablement vaccinées ; • examen clinique favorable ; • bovins détenus au sein de l’élevage d’origine depuis au moins 28 jours (ou depuis leur naissance) ; • aucun foyer depuis au moins 3 mois dans un rayon de 20km ; • tous les bovins détenus dans la zone vaccinale dans un rayon de 50 km sont vaccinés depuis au moins 60 jours |
L’export de bovins, un débouché capital
Selon le ministère, les contraintes posées par le règlement européen en matière d’exportation d’animaux vaccinés contre la DNC conduisent à « ne pas envisager », pour l’heure, la vaccination en dehors des zones réglementées.
Il faut dire que l’exportation de bovins vifs est capitale pour la filière bovine française : en 2024, elle a généré un excédent commercial de 1,7 milliard d’euros. Selon l’Institut de l’élevage, sur 5,5 millions de bovins produits chaque année en France, 1,4 million sont exportés, principalement en Italie et en Espagne : 1 million de broutards de races allaitantes (dont 36 % de femelles) et 400.000 bovins laitiers jeunes (surtout des veaux de moins de 2 mois allant en Espagne).
Des conditions hivernales défavorables aux vecteurs
La question se reposera sans doute dans les mois à venir, la saison froide à venir étant de nature à réduire les risques sanitaires du fait de la sensibilité des vecteurs (mouches piqueuses) aux conditions hivernales.
En date du 3 novembre, 96 foyers de DNC affectant 64 élevages étaient comptabilisés, générant l’instauration de 3 zones réglementées et d’une zone vaccinale totalisant plus d’un million de bovins, soumis à la vaccination. Depuis le début de l’épizootie, l’Etat a consacré plus de 3 millions d’euros à la vaccination, assumant la charge du vaccin (1,40 € l’unité) et les frais d’administration. Les indemnisations versées aux éleveurs touchés s’élèvent à plus de 3 millions d’euros, et correspondent à la seule valeur des animaux et non aux pertes d’exploitation induites. Depuis l’irruption de la DNC le 29 juin dernier en Savoie, 2700 bovins ont été abattus au sein des élevages infectés.

