E. Borne : « La baisse des prélèvements en eau est essentielle pour nous adapter au changement climatique »

Avec la préservation de la forêt et la quête d’énergies décarbonées, la gestion de l’eau fait partie des trois premiers chantiers de la Planification écologique, que la Première ministre veut mettre en œuvre « dès le mois de septembre ».

« La baisse des prélèvements en eau est essentielle pour nous adapter au changement climatique. Nous devons mieux lutter contre les gaspillages, prioriser nos usages et faire évoluer certaines de nos pratiques agricoles dans la suite du Varenne de l’eau ». C’est ce qu’a déclaré ce lundi Élisabeth Borne devant les adhérents du Medef réunis à Paris à l’occasion de leur université d’été et au cours de laquelle la Première ministre a défini les premiers jalons de la Planification écologique décrétée par le président de la République pour son second mandat. « Nous allons travailler secteur par secteur en rassemblant toutes les parties prenantes autour des ministres compétents, a déclaré Élisabeth Borne. Chaque secteur aura des objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique et devra définir une liste d’actions très concrètes à mener, un calendrier de mise à œuvre précis avec des points d’étape ».

L’eau, la forêt et les énergies décarbonées d’abord

La gestion de l’eau, la préservation de la forêt et la production d’énergie décarbonée, à savoir le nucléaire et les énergies renouvelables, constituent donc les trois premiers chantiers de la Planification écologique, que la Première ministre veut voir démarrer « dès septembre ». « Pour ne pas perdre de temps, dès que des mesures feront l’objet d’un accord, nous acterons leur mise en œuvre sans attendre la fin de tout le processus de négociation. Au cours de l’automne, cette démarche sera engagée pour l’ensemble des secteurs avec comme objectif d’aboutir d’ici à la fin de l’année à une première vision complète de notre Planification écologique ». Le secrétariat général à Planification écologique en assurera le suivi « transparent » et « le partage avec tous les Français » via un tableau de bord qui sera rendu public.

Plan de sobriété énergétique

Selon la Première ministre, la Planification écologique sera la pendant du Green deal européen. « Nous avons besoin d’un plan global et complet » qui établira les « transformations supplémentaires que nous devons engager dans les façons de nous déplacer, de nous nourrir, de produire, de nous loger, de consommer ».

S’agissant du volet énergétique et du risque de pénurie patent dans les mois à venir, Elisabeth Borne a appelé chaque entreprise « à établir en septembre son propre plan de sobriété ». « Si nous agissons collectivement,  nous pouvons surmonter ce risque de pénurie, mais si chacun ne prend pas sa part, ou que toutes les hypothèses défavorables se conjuguaient, nous serions amenés à imposer des baisses de consommation », a prévenu la Première ministre. « Je vous donne rendez-vous début octobre, a-t-elle lancé aux entrepreneurs. Nous disposerons du premier bilan des plans de sobriété engagés et des dernières précisions des experts. Je présenterai alors les premiers scénarios et nous aurons une vision plus claire des risques de rationnement. Ensemble, nous pouvons surmonter la menace de pénurie d’énergie cet hiver », s’est-elle montrée optimiste.

Elle a de son côté fixé aux différents ministères un objectif de réduction de consommation d'énergie « d’au moins 10% dans les deux prochaines années », soit le même effort que celui demandé aux entreprises.