Egalim, où en est-on ?

Souvent floue pour les agriculteurs, la loi Egalim devrait être appliquée par les acheteurs publics depuis 2018. Tour d’horizon des actions mises en place par le Conseil départemental pour y parvenir dans les collèges d'Indre-et-Loire.

Issue d’un décret paru en octobre 2018, la loi Egalim s’applique à tous les établissements publics qui disposent d’une restauration collective le midi et/ou le soir. Sont donc concernes les écoles (de tous niveaux), mais également les maisons de retraite, les hôpitaux et les centres pénitentiaires.

 A sa parution, les objectifs de cette loi étaient clairs : que l’ensemble de ces établissements proposent 50 % de produits disposant d’un signe de qualité (30 % labellises et 20 % bios) ; que le gaspillage alimentaire diminue dans les cuisines et que les volumes d’emballages plastiques à usage unique baissent.

Mais cette règlementation n’est, à ce jour, respectée que par très peu d’établissements publics. Le Conseil départemental d’Indre-et- Loire, en charge des collèges et donc de leurs restaurants, bataille pour y parvenir. Depuis la dernière rentrée scolaire, en moyenne 43,32 % des denrées proposées aux collégiens de Touraine sont issues de produits sous signes de qualité. Mais la disparité est forte entre les établissements. Certains peinent à atteindre les 30 %, quand d’autres dépassent les 80 %. 

 

Des leviers mis en place 

Afin d’atteindre cet objectif, le Conseil départemental met en place plusieurs actions, principalement à destination des chefs cuisiniers, principaux acheteurs des denrées qui rentrent dans leurs cuisines. « Nous souhaitons leur donner les armes pour qu’ils sachent ce que la loi Egalim exige envers eux », résume Ulysse Merckling-Larcher, en charge du dossier pour le Conseil départemental. 

Des formations aux menus végétariens, à la description des cahiers des charges des différents labels disponibles sur le marché leur sont ainsi proposées. Le Conseil départemental travaille aussi en lien avec la chambre d’agriculture pour valoriser des labels comme le Grand Boeuf, le Veau bio de Touraine ou encore le porc Roi rose. 

Des contraintes côté producteurs 

Pour les agriculteurs, outre le devoir de disposer d’un label, c’est la question des volumes qui coince parfois. « Environ 20 000 repas sont servis chaque jour dans les 54 collèges du département », avance Ulysse Merckling-Larcher. 

Autre frein : le coût. Malgré une hausse récente des prix des repas supportée par les familles, l’aspect budgétaire est primordial et pesé bien souvent dans la balance. Pour tous les agriculteurs qui disposent d’une certification et qui produisent des volumes suffisants, le Conseil départemental les invite à se rapprocher de la chambre d’agriculture pour tenter d’être références dans la liste des fournisseurs potentiels. « Nous travaillons actuellement sur les filières volaille et maraîchage, précise l’agent du Conseil départemental. Mais nous sommes également toujours à la recherche de produits laitiers et carnés. »  

Il reconnait les efforts mis en place par certains producteurs pour rentrer dans les cases de la loi Egalim. « Cela se voit, notamment, dans la hausse constante du nombre d’exploitations certifiées HVE », conclut-il.