En immersion dans un élevage de lapins

Le jeune Matisse Poirier a effectué un stage au Gaec Courant pour découvrir la filière cunicole qui est en quête de nouveaux producteurs.

« J’avais envie de voir autre chose que des bovins. » Matisse Poirier, élève en Première CGEA au lycée Briacé à Ancenis et originaire de Cugand en Vendée, s’oriente vers l’élevage de vaches laitières. Il pense faire un peu de salariat puis, sûrement, devenir chef d’exploitation. Mais à 16 ans, Matisse a encore le temps de réfléchir à son projet professionnel. Curieux, il n’hésite pas à sortir de sa zone de confort. « Dans ma classe, quand on nous a présenté les offres de stage, beaucoup ont choisi des élevages lait et volailles ou ovins ou caprins. Moi, ça m’intéressait de voir du lapin. On était deux à vouloir découvrir cette production mais il n’y avait qu’une seule exploitation qui en faisait dans la liste », raconte Matisse Poirier. Cette exploitation, c’est celle de Nicole Courant et de ses fils, Valentin et Robin, à La Poitevinière (49) : le Gaec Courant. 

Pour cette offre de stages à la découverte de l’élevage hors-sol, le lycée a contacté le groupement Lapin de la coopérative Terrena. « Nous avons l’habitude de travailler avec cet établissement. Nous intervenons chaque année dans des classes pour présenter la filière. C’est une production qui est peu vue pendant le cursus scolaire. Alors si on veut que des jeunes s’installent en lapin ou créent un atelier, nous devons d’abord leur faire connaître cette production », explique Bertrand Rabourdin, l’un des trois techniciens cunicoles chez Terrena. Le stage dure huit semaines, au rythme d’une journée par semaine. 

 

Un élevage de 350 lapines

C’est la deuxième année que Nicole Courant accueillait un stagiaire dans ce cadre-là. « L’an dernier, Maëva avait des a priori assez négatifs sur la production de lapins. Ce stage lui a permis de changer son regard sur cette filière. Elle est d’ailleurs venue témoigner, avec deux autres stagiaires, lors de l’assemblée de production », se rappelle l’éleveuse. Le Gaec Courant reçoit régulièrement des stagiaires ou alternants. « Quand mes fils se sont installés, ils m’ont toujours dit qu’ils voulaient rendre ce qu’on leur avait donné », souligne Nicole Courant. 

Ce Gaec familial en polyculture-élevage se compose de trois associés et d’un salarié (le troisième fils de Nicole, Léo). Ces derniers élèvent 100 vaches laitières en race mixte (montbéliarde et normande) pour une production de 850 000 litres de lait par an, engraissent les taurillons et possèdent un atelier cunicole naisseur-engraisseur, « un petit élevage de 350 femelles. Notre particularité : avoir un bâtiment en parcs. Le matériel commençait à être vétuste et, au moment où nous souhaitions en changer, le groupement Lapin de Terrena démarrait son accompagnement vers les parcs au sol. Nous avons profité de cette opportunité ». Il y a cinq ans, cinq parcs ont donc été aménagés dans le bâtiment existant pouvant ainsi accueillir jusqu’à 2 000 lapins environ. 

 

Multiplier les expériences

Matisse Poirier s’est donc immergé dans le quotidien de cette exploitation. « Je ne connaissais pas du tout la production de lapin, j’avais juste vu des photos. Ça m’a plu. Je pense que l’avantage de cet atelier, c’est le temps de travail. C’est un travail cyclique qui permet une programmation de l’activité et de s’organiser sur son temps personnel. Par contre, j’ai l’impression qu’il faut être plus attentif, plus minutieux qu’avec des bovins. » L’objectif de ce stage est « d’essayer de faire voir tout l’univers autour du lapin », donc, lors d’un vide sanitaire, Matisse a pu suivre Bertrand Rabourdin pendant une journée et observer ce qu’est le métier de technicien. Le jeune vendéen a fini son stage fin mai et est déjà reparti vers d’autres expériences. Il a pris l’avion en direction de l’Irlande pour un stage Erasmus de quatre semaines dans une exploitation laitière de 140 bovins et 60 hectares.