Estimer avec l’aide des satellites le carbone stocké grâce aux couverts intermédiaires

Les couverts intermédiaires représentent un des plus forts leviers de stockage additionnel de carbone dans le sol. Estimer précisément ce carbone nécessite aujourd’hui de fastidieuses pesées de biomasse. Et s’il était possible de s’en affranchir grâce aux données satellites ? C’est l’objet du projet Quantica.

À la fois arme de lutte contre le changement climatique et marché en plein développement, le stockage additionnel de carbone dans les sols nécessite d’être évalué précisément. Pour ce faire, des modèles sont nécessaires car l’évolution des stocks de carbone dans les sols est trop lente pour être simplement mesurée par des analyses chimiques. Parmi les données d’entrées, se trouve la biomasse restituée au sol. Or, celle des couverts intermédiaires est rarement mesurée.

Depuis juin 2022 et pour un an, ARVALIS travaille sur le projet Quantica avec Airbus DS Geo, le Centre d'Etudes Spatiales de la Biosphère (Cesbio), la société E2L et la Chambre d’agriculture du Gers. Le projet est financé par le programme Space Climate Observation du CNES. Le but : produire un outil capable de quantifier, à la parcelle, le stockage additionnel de carbone induit par les cultures intermédiaires. À cette fin, l’outil couple plusieurs modèles plante-sol avec de la télédétection par satellite. Les satellites mesurent la surface foliaire en direct et en tous points. Quant aux modèles, ils permettent de convertir cette donnée en biomasse puis en carbone apporté au sol et enfin en carbone stocké dans le sol. Afin de valider les estimations des modèles, les résultats sont confrontés aux données mesurées sur le terrain.

L’outil sera tout d’abord testé en Occitanie. À terme, l’objectif est que Les agriculteurs puissent accéder au prototype via un portail web. Evidemment, son utilisation requiert à la fois de fournir certaines données (espèces, dates de semis et destruction, type de sol, etc.) et de consentir à leur utilisation. In fine, l’outil pourra être interopérable avec des logiciels de gestion agricole.