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Fin de la castration à vif des porcelets : un surcoût sans douleur
Grâce à la loi Egalim 2, les éleveurs vont pouvoir répercuter les surcouts de la castration sans douleur sur le prix de vente. Ils devront se former aux protocoles en e-learning à partir de fin novembre, avant un complément sur site au cours du premier semestre 2022.
Le 1er janvier 2022 entrera en vigueur l’interdiction de castrer les porcelets à vif, conformément à l’arrêté du 24 février 2020. Trois alternatives s’offrent aux éleveurs, à commencer par la production de mâles entiers ou encore l’immunocastration, consistant à injecter à deux ou trois reprises des analogues d’hormones ayant pour effet d’arrêter sinon de réduire la croissance des testicules et de bloquer la production de stéroïdes à l’origine des risques d’odeur des carcasses.
La troisième voie consiste à castrer les porcelets à sept jours ou moins, moyennant l’usage d’analgésiques ou d’anesthésiques locaux autorisés. Ses conditions de mise en œuvre sont spécifiées dans l’arrêté du 17 novembre 2021.
Module théorique puis pratique
Pour pouvoir réaliser l’acte de castration sous anesthésie locale et analgésie à compter du 1er janvier 2022, les éleveurs et leurs salariés ont l’obligation de suivre un module de formation en ligne, développé par l’Institut du porc (IFIP), avec le concours de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). La plateforme sera mise en service d’ici à la fin du mois de novembre. A la fin du module et du remplissage d'un QCM, une attestation de suivi de la formation sera délivrée de façon individuelle. Les protocoles de castration sous anesthésie locale et analgésie sont par ailleurs consignés dans un centre de ressources dédié.
Le module théorique doit être complété par un module pratique dans les six mois suivant la formation théorique. Cette formation se déroulera sur l’exploitation en présence d’un vétérinaire. Tous les frais inhérents à la formation, théorique et pratique, sont pris en charge par l’Etat.
Egalim 2 à la rescousse
Il n’en va pas de même pour les frais liés aux actes mêmes de castration, induits par les médicaments et les équipements de contention requis, sans compter le temps de travail. L’IFIP a développé avec Sim’Alter un simulateur numérique permettant à chacun de jauger l’incidence économique des différentes alternatives à la castration à vif. Une estimation grossière fait état d’un surcoût compris entre 10 et 15 euros par porc.
« Grâce à l’adoption de la loi Egalim 2, les éleveurs vont pouvoir répercuter ces surcoûts sur le prix de vente, car l’arrêté du 17 novembre conditionne la castration sous anesthésie locale et analgésie aux productions sous cahier des charges et sous contrat, intégrant obligatoirement des indicateurs de coût de production », indique le ministère de l’Agriculture. S’agissant du porc, l’obligation de contractualisation entrera en vigueur le 1er janvier 2022. Un décret lié à Egalim 2 doit encore préciser le seuil de chiffre d’affaires en-deçà duquel les entreprises ne seront pas soumises à la contractualisation. Mais comme pour le cas de la vente directe, les éleveurs devront justifier de la mise en œuvre de la castration sous anesthésie locale et analgésie, du moins ceux qui auront fait ce choix, et de l'attestation de formation.