Flambée des engrais : un impact potentiel de 40.000 euros par exploitation

Les associations de producteurs de grandes cultures de la FNSEA appellent le ministre de l’Agriculture et la Commission européenne à prendre d'urgence des mesures face à la flambée des prix des engrais azotés. Elles estiment que l’impact économique pourrait dépasser 40.000 euros par exploitation.

Les producteurs de blé (AGPB), de maïs (AGPM), de betteraves (CGB) et d’oléoprotéagineux (Fop) s’inquiètent, dans un communiqué commun publié le 21 octobre, de la flambée des prix des engrais azotés et des risques de pénurie en France. « A ce stade, le surcoût pour l'agriculture française pourrait atteindre 4 milliards d'euros, sans tenir compte de la hausse des autres charges notamment le coût du gaz nécessaire au séchage du maïs », estiment les associations spécialisées de la FNSEA.

Elles appellent le ministre de l'Agriculture et la Commission européenne à « prendre d'urgence des mesures temporaires de suspension des barrières tarifaires à l'importation sur l'azote et à étudier toute mesure de nature à soulager la facture pour les agriculteurs ».

La hausse des prix des engrais azotés est liée à celle du gaz, qui est la matière première de base de leur fabrication. « Cette hausse pour l'agriculteur est encore amplifiée par l'existence d'un droit à l'importation ad valorem, c'est-à-dire en fonction de son prix (6,5%), ainsi que des taxes antidumping, expliquent les associations. L'Europe et plus encore la France dont la dépendance aux importations est élevée ont vu les prix augmenter dans des proportions sans commune mesure par rapport au reste du monde ». Depuis un an, les prix de l’azote ont triplé en France.

La solution azotée a flambé de 50 €/t en une semaine.

Cette situation vient se greffer à une forte hausse de l'ensemble des engrais (phosphate, potasse), du gaz utilisé pour sécher la récolte de maïs qui débute ou encore des carburants nécessaires au travail agricole. « C'est ainsi l'ensemble de nos moyens de production qui est durement affecté », déplorent les producteurs, qui calculent que l’impact économique « pourrait dépasser 40.000€ sur la campagne pour une exploitation moyenne de grandes cultures ».

« Les producteurs de grandes cultures doivent aussi vendre leurs productions au prix mondial sur un marché ouvert, alors qu'ils achètent les engrais sur un marché européen protégé par des droits de douane et des taxes antidumping. Cette situation, profondément injuste en temps ordinaire, devient aujourd'hui insupportable », concluent les organisations.