FNSEA 03 : Rencontre avec le nouveau président

Interview de Geoffrey Rivaux, élu à la présidence de la FNSEA de l’Allier.

En tant que nouvel élu, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Geoffrey Rivaux : J’ai 40 ans, j’étais jusque-là vice-président du syndicat. Élu à la Chambre d’agriculture de l'Allier depuis 2019, j'en suis devenu son vice-président en février 2025.

Je suis installé en GAEC au sein d’une exploitation en polyculture élevage sur la commune de Haut-Bocage. Nous exploitons 170 hectares pour 140 vêlages de race charolaise et aubrac. Nous avons également diversifié notre activité, en effet nous disposons de 4 gîtes ruraux.

Je suis un pur produit du syndicalisme, entré au syndicat des Jeunes Agriculteurs de l’Allier en 2006, j’ai gravi tous les échelons, pour en devenir le président de 2016 à 2020. C’est dire si je mesure le poids des responsabilités qui reposent sur mes épaules Je suis donc fier qu’on m’ait confié les rênes du syndicat majoritaire du département.

Comment envisagez-vous vos nouvelles responsabilités ?

Geoffrey Rivaux : Mon souhait est de poursuivre le travail très engagé de mes prédécesseurs. Au passage, je tiens vraiment à remercier Christophe Jardoux pour sa confiance et son accompagnement à mes côtés encore aujourd’hui et, bien sûr, de m’avoir permis d’être dans la lumière.

Ce travail ne peut se faire qu’avec une équipe autour de moi. Plus que jamais, je suis pleinement conscient des multiples enjeux combinés aux attentes bien légitimes de nos agriculteurs. Notre syndicat est bien là pour défendre notre agriculture bourbonnaise, dans sa diversité et sa pluralité de productions.

Qui a été choisi pour occuper la fonction de secrétaire général ?

Geoffrey Rivaux : Julien Cusin-Masset, 35 ans, membre de la FNSEA 03 depuis de nombreuses années, il était jusque-là trésorier du syndicat. Il est installé en EARL en polyculture élevage sur la commune d’Étroussat, avec prédominance de cultures et un système d’irrigation.

Selon vous, quel défis l’agriculture doit-elle relever aujourd’hui et dans les années à venir ?

Geoffrey Rivaux : Nombreux sont les enjeux. Sans être exhaustif, il s’agira pour le premier du renouvellement des générations, travail qui sera fait conjointement avec les Jeunes Agriculteurs. Néanmoins, l’enjeu de la transmission des exploitations reste primordial. Le deuxième point résidera dans la compétitivité de nos fermes, quelles qu’en soient leur taille et leurs productions : le volet économique en terme de rentabilité est donc essentiel pour pérenniser nos exploitations dans notre territoire. Je tiens à rappeler que le secteur agricole est bien le premier pan économique du département. Le troisième point, c’est évidemment la PAC 2027, pour laquelle les négociations ont déjà démarré, nous aurons fort à faire pour imposer la voix de l’Allier, tant au niveau régional que national. Sans fausse modestie, l’alliance FNSEA 03/JA 03 est sans cesse au travail, c’est bien la preuve que nos syndicats sont à la manœuvre pour l’intérêt général et au service de la profession agricole. On nous accuse souvent d’être un syndicat de co-gestion, mais pour autant, nous sommes bien force de proposition et en action au quotidien, sans avoir à faire le buzz !

Preuve en est quand on liste les principales victoires que les JA et la FNSEA ont obtenues :

- le maintien du tarif défiscalisé du GNR pour 2025 ;

- l’augmentation de 20 à 30 % de l’exonération de Taxe sur le Foncier Non Bâti (TFNB) avec un gain de 50 millions d’euros pour la ferme France !

- la nouvelle provision élevage, qui permet à l’exploitant de neutraliser la hausse de la valeur de ses stocks par une déduction sur le résultat fiscal et l’assiette sociale des cotisations. Plus précisément, elle est égale à la hausse de valeur du stock de vaches (allaitantes et laitières) au cours de l’exercice (dans la limite de 15 000 € par exploitation et de 150 M € pour la ferme France). Son application est possible y compris sur l’exercice 2024. À ce titre, nous vous invitons à vous rapprocher de votre comptable ;

- localement, nous avons œuvré pour sécuriser l’amortissement du cheptel dans le département de l’Allier. À ce sujet, et conjointement avec le Cerfrance, nous sommes intervenus auprès de la Direction Générale des Finances Publiques de l’Allier (DGFIP) et auprès de Madame le Préfet pour obtenir un rescrit fiscal permettant d’amortir le cheptel souche sans crainte de déconvenue en cas de contrôle. Grâce à l’action de notre syndicat, les éleveurs ont à leur disposition deux outils d’optimisation fiscale. L’objectif étant d’encourager à l’acquisition, voire au maintien du cheptel allaitant. Encore un exemple très concret, à l’image de la force d’action de notre syndicat ;

- l’application, dès 2026, du calcul de la retraite sur les 25 meilleures années : le mode de calcul des retraites des agriculteurs est enfin aligné sur celui du régime général et des indépendants non agricoles, pour garantir des pensions plus équitables et tenir compte d’une grande majorité de carrières effectuées dans plusieurs régimes. C'est une avancée historique, demandée par la FNSEA depuis le début des années 2000 ;

- la pérennisation du TO-DE : dispositif d’exonération de cotisations patronales pour l’emploi de travailleurs saisonniers, cette mesure visant à générer une exonération supplémentaire de cotisations sociales pour les employeurs agricoles français (gain de 15 à 18 M€ par an), contribuant ainsi à renforcer la compétitivité des filières agricoles ;

- la reconnaissance d’un « droit à l’erreur », qui présume de la bonne foi de l’agriculteur ;

- l'augmentation du seuil du régime micro-BA en GAEC de 370 000 à 480 000 €, cette mesure ne concerne que les GAEC à quatre associés et plus. Elle permet à ces structures de ne pas être contraintes de passer à une imposition au réel avant ce nouveau seuil.

Sur le volet installation/transmission :

- la mise en place d’un Point Accueil Installation unique au sein de France services agriculture ;

- le droit à l’essai pour les jeunes. Nous avons obtenu dans la loi d’orientation l’intégration d’un droit d’association à l’essai à destination des jeunes pour faciliter leur arrivée sur une exploitation ;

- des mesures fiscales pour faciliter la cession à un jeune agriculteur.

Pourriez-vous détailler la composition de votre bureau et la structuration interne de votre syndicat ?

Geoffrey Rivaux : Je tiens à préciser que Christophe Jardoux demeure vice-président de la FNSEA 03, son expérience et son regard en tant que président de la Chambre d’agriculture nous seront bien utiles. Nous avons fait en sorte que toutes les productions soient bien représentées au sein du département, j’ai toute confiance dans mes membres de bureau pour mettre en œuvre et atteindre les objectifs qui permettront à la Ferme Allier de perdurer et de gagner en compétitivité. Enfin, nous sommes accompagnés par Nathalie Mallot, directrice, elle-même épaulée par Mélanie Charnet, animatrice. Leurs missions sont variées, elles œuvrent au quotidien pour nos adhérents, mais pas que, leur champ d’action est bien évidemment syndical avant tout, mais il est également tourné vers la communication, la promotion des métiers, l’organisation d’évènements dont Agrinnov’ pour ne citer que celui-là, mais aussi l’accompagnement en matière de ressources humaines, la prévention et la sécurité au travail, la mise en œuvre de nos partenariats, etc. Elles sont donc à l’écoute de tous les agriculteurs.