Fraises : campagne marquée par une forte chute des prix

Si la production française de fraises en 2021 est dans la moyenne, les prix en revanche ont fortement chuté au mois de juin en raison d’une brusque accélération de la production. Le déficit des échanges se creuse.

Selon la statistique agricole Agreste au 1er juillet 2021, les surfaces françaises de fraises pour la campagne 2021 sont estimées à 3400 hectares, un chiffre stable par rapport à la moyenne. La production nationale annuelle (56 000 tonnes) diminuerait de 4% sur un an et de 3% par rapport à la production moyenne sur cinq ans.

Après un bon début de saison en termes de développement des plants, les épisodes de gel du mois d’avril ont entrainé un retard végétatif et affecté le potentiel de production. Les rendements sont en baisse en Nouvelle-Aquitaine et dans le bassin Sud-Est. Au mois de mai, le temps frais a permis de maintenir un rythme de récolte satisfaisant, sans surproduction. A la mi-juin, les fortes chaleurs qui ont sévi dans l’hexagone, et notamment la faible diminution des températures nocturnes, ont nettement accéléré le mûrissement des fraises. La production s’est accélérée tandis que la demande n’a pas été suffisante pour assurer un écoulement fluide des volumes. Les prix ont brutalement chuté par rapport aux trois premiers mois de la campagne, marqués par une offre insuffisante et une baisse des importations.

Prix en baisse de 24%

Au mois de juin, les prix étaient ainsi inférieurs de 24% à ceux de la campagne précédente et de 6% à ceux de la moyenne quinquennale. A compter du 16 juin et pour 4 jours, la fraise a été déclarée en crise conjoncturelle. Une partie de la production a été redirigée vers la transformation mais cela n’a pas empêché les prix de chuter.

Sur la période de janvier à mai 2021, les importations (46 600 tonnes, dont 41 600 en provenance de l’Espagne) augmentent de 22% sur un an (essentiellement sur avril et mai). Les exportations (8 100 tonnes) progressent dans une moindre mesure, de 7% sur un an. Le déficit des échanges (-38 500 tonnes) se creuse tout de même de 25% en cumulé janvier-mai par rapport à 2020.