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Grippe aviaire : la France précise sa stratégie vaccinale en cas d’infection humaine
La Haute autorité de santé recommande la vaccination des personnes exposées au virus, avec le vaccin prépandémique du laboratoire Seqirus, en cas d’augmentation des foyers animaux et en présence de cas humains sévères au contact de ces foyers.
Le contraste est saisissant. D’un côté de l’Atlantique, une administration américaine qui licencie 20% des effectifs de son ministère de la santé et des agences qu’il supervise tout en étant confronté à une épidémie d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) décimant ses élevage de volailles, affectant des centaines d’élevages laitiers et touchant des dizaines de personnes. De l’autre côté, la France qui, depuis deux ans, enregistre un reflux significatif des cas d’IAHP sous l’effet de la vaccination des canards et du renforcement de la biosécurité, ne recense aucun cas humain et qui malgré tout, se prépare à l’éventualité d’une grippe zoonotique, c’est-à-dire se transmettant de l’animal à l’homme.
En février dernier, face à l’expansion des contaminations aux Etats-Unis, les autorités françaises avaient déjà levé le voile sur la stratégie de préparation à un risque pandémique. Saisie par le ministère de la Santé, la Haute Autorité de santé (HAS) annonce avoir élaboré, par anticipation, des recommandations sur la stratégie vaccinale à adopter face à d’éventuels cas humains exposés à des animaux infectés en France.
En pareil cas, la HAS recommande de vacciner prioritairement les groupes exposés à l'infection par le virus H5N1, à savoir les éleveurs de volailles (et de bovins, le cas échéant), le personnel technique des laboratoires de diagnostic et de recherche vétérinaires (autopsie, prélèvements, expérimentation), le personnel de laboratoire manipulant le virus dans le cadre de l’investigation de cas humains et notamment le Centre national de référence (CNR), les techniciens et vétérinaires avicoles, le personnel réalisant l’abattage d’urgence et les équarisseurs.
Un vaccin à disposition
« L’objectif de la vaccination est avant tout d’éviter le développement de formes sévères en cas de contamination et, potentiellement, de réduire le risque de contamination de l’humain par l’animal », précise dans une communiqué la Haute autorité de santé. La vaccination s’opérerait au moyen de deux injections à trois semaines d’intervalle du vaccin Zoonotic Influenza Vaccine (H5N8) du laboratoire Seqirus, le seul vaccin prépandémique disposant d’une autorisation de mise sur le marché en Europe. Il s’agit d’un vaccin inactivé avec un adjuvant, qui entraine une réponse immunitaire croisée vis à vis des souches H5N1 circulant dans le monde.
Concernant la grippe saisonnière, la HAS rappelle que la vaccination est toujours recommandée pour les professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires afin de réduire le risque de co-infection avec des virus influenza humains. « Ces recommandations sont susceptibles d’être révisées en fonction de l’évolution de la situation sanitaire, précise la HAS. Elles s’inscrivent dans un contexte prépandémique et n’ont pas vocation à définir la stratégie vaccinale à adopter dans le cas d’une pandémie éventuelle. La situation sanitaire des autres pays peut avoir un impact sur la stratégie vaccinale en France ». Aux Etats-Unis, par exemple ?