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Innovation en serre : la déshumidification, un levier de performance pour les cultures non chauffées

Le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL) de Carquefou a présenté ses résultats d’essais autour des serres.

Quels sont les apports d’un système de déshumidification en culture non chauffée ? Les chercheurs du CTIFL de Carquefou se sont penchés sur la question dans le cadre du projet Abrinov. Ils en ont tiré trois interrogations : peut-on prévenir l’apparition et le développement de maladies fongiques sur une culture non chauffée ? Peut-on a minima équilibrer les charges de fonctionnement avec les produits ? Quelles sont les réponses agronomiques, développementales et physiologiques de la culture ? Ils ont ainsi présenté, mardi 16 septembre, les résultats provisoires de leur étude. Cette recherche s’est faite sur une culture de tomate* plantée sous serre double paroi, avec un système d’aération en faîtage. L’objectif était de déshumidifier la nuit, avec un confinement forcé en fin de journée pour conserver les températures accumulées de la journée durant la période nocturne.

Les conclusions provisoires de l’utilisation d’un déshumidificateur penchent plutôt vers le positif :

  • Impacts sur le développement de la culture :
    • un développement plus rapide (stade floraison)
    • des plantes plus compactes (croissance identique) et puissantes (diamètre de tige)
    • une très forte végétation (surface et nombre de feuilles plus importants)
  • Impacts sur la productivité :
    • une charge en fruit favorisant le poids moyen des fruits (+12 g/fruit)
    • des rendements (+1,7 kg/m2) et un chiffre d'affaires (+2,7 €/ m2) brut améliorés
  • Impacts sur le sanitaire :
    • conditions climatiques non favorables au développement de maladies fongiques

En conclusion, l’utilisation d’un déshumidificateur génère une augmentation des besoins d'effeuillage sur la culture pour accélérer la maturation des fruits. Cependant, le potentiel de rendement s’avère plus important. La productivité compense largement le coût de fonctionnement mais un retour sur investissement reste à calculer selon la situation (valorisation, impact sanitaire). Enfin, grâce au déshumidificateur, on note une sécurisation importante de la culture.

La recherche se poursuivra l'année prochaine notamment avec la mise en place d'un nouveau régulateur pour une approche plus complète.

*Variété Sunvine greffée sur Maxifort, densité 2,3 tiges/m2, plants à 2 têtes.

Conclusions du projet COOLCCB après trois ans

Quels sont les impacts agronomiques, physiologiques et sanitaires d'une conduite économe en énergie (-30% de la consommation énergétique) en culture de concombre ?

L'augmentation de l'écart jour/nuit sans maintien de la température :

  • réduit la croissance et le nombre de feuilles pas un fruit produit
  • réduit la charge sur la plante
  • augmente le poids moyen des fruits à la récolte

Les conditions économes entraînent un risque sanitaire plus important, notamment sur le développement de la fusariose

Le seuil de rentabilité pour un coût de l'énergie pour la variété Roadie en 2023, 2024 et 2025 et respectivement de 25,5 €/MWh, 59,3 €/MWh et 79,6€/MWh.

Un compromis devra être trouvé entre économie énergétique et perte de productivité mais réduire de 30% les besoins en chauffage ne semblent pas atteignables sans équipement supplémentaire.

Ces essais restent à valider en conditions professionnelles dans les serres représentatives.