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Jouer l’attaque pour défendre le métier
Éleveur, un métier d’avenir ? Oui, si on en croit les 6 millions d’euros que plusieurs partenaires des Pays de la Loire ont décroché à la suite de l’appel à manifestation d’intérêt « compétences et métiers d’avenir » France 2030.
« Enfin, nous y sommes »… C’est par ces mots que Jordy Bouancheau, président du Campus des métiers et des qualifications d’excellence, a annoncé la bonne nouvelle. Essai réussi qui se matérialise par une prime de match de 6 millions d’euros, dans la compétition France 2030 ! Mais avant d’aller à dame, il a fallu constituer une équipe performante : filière agricole, enseignements public et privé, services de l’État ont joint leur force pour définir une lettre d’intention. La tactique : démontrer que l’élevage est un métier d’avenir et qu’à ce titre, il coche toutes les cases pour bénéficier de cette enveloppe qui sera abondée par différents partenaires et atteindre finalement 9 millions d’euros (dont 1,5 million de la Région Pays de la Loire). « Quand on joue collectif, on obtient des résultats », se félicite le préfet de région, Fabrice Rigoulet-Roze, qui n’a pas manqué de souligner l’investissement du capitaine, Jordy Bouancheau, qui a défendu le projet lors d’un grand oral.
Accompagner les transformations du métier
Si chacun s’est félicité de mener au score à la mi-temps, lors d’une réception à la préfecture à Nantes, mardi soir, les acteurs du projet « Souveraineté alimentaire et élevage de demain en Pays de la Loire » (Saed) savent aussi qu’ils doivent maintenant transformer la lettre d’intention en actes concrets. Jordy Bouancheau ne cache pas qu’il veut accélérer le jeu. Il vise le salon vendéen, Tech élevage, pour présenter une première copie écrite qui s’articulera en trois axes.
Le premier sera celui de l’innovation. « Neuf FabAgriLab seront au cœur du dispositif. On s’appuiera sur le réseau existant des fermes expérimentales de la chambre d’agriculture de région, l’enseignement agricole et Oniris*. Ce seront des lieux d’expérimentation pour travailler à une approche nouvelle en agriculture », a détaillé Laurent Bessière, directeur du Campus des métiers. Annick Baille, directrice de la Draaf, a abordé le deuxième volet, celui de la formation : « Il s’agira de permettre une montée en compétences des professionnels, agriculteurs ou salariés, et de ceux en cours de formation. On travaillera sur la formation continue, un bachelor, à Bac+3, ouvrira en septembre 2026. Ce sera un nouveau diplôme en enseignement supérieur agricole qui concernera l’élevage. Puis, nous proposerons un catalogue de formations pour les enseignants et formateurs pour améliorer leurs compétences ». Enfin, le dernier axe s’attachera à « mieux communiquer sur les bienfaits de l’élevage. C’est par ce biais que nous pourrons travailler au renouvellement des générations », a estimé Jordy Bouancheau. Parmi les défis, attirer les filles dans la filière élevage et mieux intégrer les personnes non issues du milieu agricole. « De plus en plus de personnes qui ne sont pas du milieu agricole portent des projets. À nous de mieux les accueillir dans un métier passion mais aussi technique », a analysé Olivier Lebert, président de la chambre d’agriculture Pays de la Loire.
Ce projet durera cinq ans et évoluera durant ce laps de temps. L’objectif sera aussi d’identifier ce qui a fonctionné afin de proposer les « bonnes » actions aux autres régions françaises.
*Oniris, basée à Nantes, est l’école vétérinaire et propose des formations dans le domaine de l’agroalimentaire.