Jusqu’à 10 millions d’euros d’aide pour les producteurs de noix et cerises

Aux prises à des difficultés économiques, hypothéquant leur viabilité, les deux filières font par ailleurs l’objet de réflexions d’ordre structurel, destinées à appréhender les difficultés de marché pour la noix et les impasses phytosanitaires pour la cerise.

Jusqu’à 10 millions d’euros d’aides, dont 8 millions d’euros issus de la réserve agricole de la Commission européenne et 2 millions d’euros de crédits nationaux : tel est le montant de l’aide déployée par la Commission européenne, au titre du règlement d'exécution (UE) 2023/1465 du 14 juillet 2023 prévoyant une aide financière d'urgence pour les producteurs agricoles de secteurs spécifiques dont la viabilité économique est fragilisée.

L’aide concerne les exploitations réalisant au moins 25% de leur chiffre d’affaire sur l’une ou l’autre de ces deux productions et qui ont subi une perte de chiffre d’affaires d’au moins 20% sur l’exercice correspondant à la récolte 2022 sur la noix et 2023 pour la cerise. Affectée d’une franchise, les pertes de chiffre d’affaires seront indemnisées à hauteur de 80%, assorti d’un coefficient stabilisateur en cas de dépassement des crédits. Les dossiers doivent être déposées sur la plateforme FranceAgriMer avant le 20 novembre à 14 heures.

Surproduction de noix

En ce qui concerne la noix, les difficultés économiques sont liées à un phénomène surproduction, qui a vu la récolte 2022 atteindre les 50.000 tonnes contre 37.000 tonnes en 2021, engendrant une chute des prix doublée d’un gonflement des stocks. Le ministère de l’Agriculture a confié au Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) une mission destinée à dégager les recommandations sur la structuration économique de la filière, afin d’améliorer l’organisation et la résilience de la filière et d’adapter la production aux débouchés et perspectives de marché.

Impasses phytosanitaires en cerise

En ce qui concerne la cerise, c’est le retrait successif de molécules insecticides, à savoir le diméthoate en 2016 (2019 au sein de l’UE) et du phosmet en 2022, qui place les producteurs en grandes difficultés pour maitriser les attaques de mouche asiatique (drosophila suzukii), confinant à l’impasse, en dépit des dérogations « 120 jours » accordées au printemps à quatre produits.

En décembre dernier, le ministère de l’Agriculture a lancé un plan pluriannuel d’action, mobilisant l’INRAE et le CTIFL et destiné à identifier des solutions de protection durable des vergers.

Sur le front réglementaire, l’UE a acté le 15 septembre dernier l’interdiction d’importer des cerises contenant des résidus de phosmet, une décision que la France avait décrétée sur son territoire au mois de mars, via l’instauration d’une clause de sauvegarde, désormais caduque.