L’Anses entérine le retrait des principaux usages du S-métolachlore

L’agence sanitaire a procédé au retrait de quatre autorisations de mise sur le marché (AMM) de spécialités à base de S-métolachlore et au retrait d’usage pour cinq autres AMM. La fin de vente et de distribution est fixée au 20 octobre 2023 et la fin d’utilisation au 20 octobre 2024. Au plan européen, les Etats membres de l’UE doivent statuer sur le sort de l’herbicide d’ici au mois de novembre.

Camix, Deflexo S, Dual Gold Safeneur et S-Metolastar Safeneur : tels sont les quatre spécialités auxquelles l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a retiré l’autorisation de mise sur le marché (AMM) le 20 avril. Le même jour, l’agence sanitaire a par ailleurs procédé au retrait de certains usages pour les spécialités Amplitec, Basar, Deluge 960 EC, Mercantor Gold et S-Metolastar. Cinq spécialités sont enfin concernées par un retrait de certains usages : Cazomercanto, Melano Gold, Orcan et S-Metop. La fin de vente et de distribution est fixée au 20 octobre 2023 et la fin d’utilisation des stocks de produits au 20 octobre 2024.

Anses S-métolachlore.png
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« Cette décision résulte de la saisine ministérielle du 17 mai 2021 relative à la demande de réexamen des autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques contenant du S-métolachlore, de l’avis de l’Anses du 20 janvier 2023 relatif à la saisine susvisée, ainsi que des conclusions de l’EFSA relatives à l’évaluation des risques liés aux pesticides contenant la substance S-métolachlore », justifie l’Anses.

En 2022, l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) a classé le S-métolachlore comme susceptible de provoquer le cancer. L’herbicide est suspecté d’être un perturbateur endocrinien.

En 2021, l’Anses avait adopté des restrictions d'usage de produits à base de S-métolachlore, en particulier une réduction des doses maximales d’emploi (1000 g/h) pour le maïs (grain et fourrage), le tournesol, le soja et le sorgho, assortie d’une ZNT de 20 mètres vis-à-vis des points d’eau. « L’évaluation du risque de transfert aux eaux souterraines des métabolites du S-métolachlore montre des concentrations en métolachlore-ESA, métolachlore-OXA et métolachlore-NOA inacceptables du fait de dépassements du critère des principes uniformes de la législation, fixé à la limite de qualité de 0,1 µg/litre, ce qui remet en cause l’autorisation actuelle de certains usages des produits pour des raisons de protection des ressources hydriques, dans un souci de limitation aussi bas que possible de la pollution de celles-ci », avait indiqué l’Anses dans un avis publié le 15 février.

Plusieurs associations spécialisées, dont l’AGPM, la CGB et la FOP, avaient alors dénoncé un nouveau cas de surtransposition à la française, sur fond de multiplication des interdictions et des impasses phytosanitaires. Au plan européen, les Etats membres de l’UE doivent statuer sur le sort de l’herbicide d’ici au mois de novembre, ménageant potentiellement une sortie alignée sur le calendrier français.