Suite à la réunion du Conseil des ministres européens des Affaires étrangères, l’UE européenne a décidé d’imposer, à partir du 10 novembre, des droits de douanes supplémentaires de 15 points sur les avions moyen et long-courrier et de 25 points sur une série de produits agricoles, agroalimentaires et de biens industriels. Une mesure approuvée par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et Franck Riester, ministre délégué, chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, saluant, dans un communiqué, « la décision de l’Union européenne d’imposer des sanctions tarifaires contre des produits américains en raison du soutien abusif à Boeing, pour des exportations à hauteur de 4 milliards de dollars ».

Les sanctions concernent des produits tels que le fromage frais, les champignons, les fruits à coques, le jus d’orange, certains vins, le ketchup ou encore les tracteurs.

La réponse du berger à la bergère

La décision est le dernier soubresaut d’un conflit vieux de 15 ans, opposant les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing, s’accusant mutuellement d’aides publiques indues. Après ‘avoir autorisé, en octobre 2019, les Etats-Unis à prélever des surtaxes 7,5 milliards de dollars des produits européens, l’OMC a accordé à l’UE, en octobre dernier, le droit de surtaxer des produits américains à concurrence de 4 milliards de dollars. Outre Airbus, l’Administration américaine avait jeté son dévolu des fromages issus de différents pays de l’UE, sur l’huile d’olive espagnole, le whisky écossais ou encore les vins tranquilles français, au contenant inférieur ou égal à 2 litres et ayant un degré d’alcool inférieur ou égal à 14%. Il faut dire que les Etats-Unis représentent à eux seuls 20% ventes à l’export des vins français, toutes catégories confondues, loin devant le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Selon la FEVS, les surtaxes américaines ont entrainé une perte de chiffre d’affaires de 400 millions d’euros sur les 12 derniers mois, soit une chute de 30%.

Epilogue avec Joe Biden ?

Les autorités française et européenne espèrent faire revenir les Etats-Unis à de meilleurs sentiments, et mettre fin au conflit aux conséquences mortifères pour les deux parties. « Dans la crise économique actuelle, il est urgent de lever au plus vite ces sanctions commerciales qui ne font que pénaliser davantage nos économies », souligne le communiqué du ministère de l’Economie. « Nous sommes prêts à suspendre à tout moment nos mesures si les Etats-Unis, de leur côté, suspendent totalement les leurs, et souhaitons pouvoir trouver une solution négociée dans les plus brefs délais ».

Reste à savoir quelle sera l’attitude de la prochaine Administration américaine, qui se mettra en place le 20 janvier 2021 avec l’investiture du président élu Joe Biden.