La Fnab demande une stratégie nationale pour la viticulture bio

Après une année 2024 marquée par une chute de la production viticole et de fortes attaques de mildiou, la Fédération nationale d’agriculture biologique alerte sur les besoins d’adaptation du vignoble bio face au réchauffement climatique.

Les conditions climatiques extrêmes de l’année 2024 (qui se classe parmi les 10 années les plus pluvieuses depuis 1959) auront fait le jeu du mildiou, qui a sévi dans de nombreux bassins de production, engendrant une baisse de la production viticole de 17% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

La maladie a notamment été dévastatrice en bio, où les moyens de lutte sont plus limités. Dans le Grand-Est, « les estimations de pertes sont trois fois plus importantes en agriculture biologique qu’en non biologique », fait savoir la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué. Face à « des années climatiques exceptionnelles comme 2024 », la Fnab demande « une stratégie nationale sur la viticulture biologique » afin « d’envisager tous les outils de gestion de crise à disposition de la viticulture biologique pour faire face aux crises climatiques dans leur diversité ».

20% du vignoble français en bio

La viticulture bio représente plus de 175 000 hectares en France, soit plus de 20% du vignoble français. Le pays est leader devant l’Espagne (150 000 ha) et l’Italie (133 000 ha). La profession viticole à elle seule représente un cinquième de l’ensemble des fermes bio françaises.

Pourtant, « l’accélération des dérèglements climatiques met en danger la pérennité de ces vignobles, alerte la Fnab. Les pouvoirs publics doivent lancer un plan global d’adaptation de la vigne bio aux enjeux du réchauffement climatique ».

Pour aider la filière, la Fnab demande plusieurs outils de gestion de crise :

  1. Des aides ponctuelles et adaptées pour accompagner les exploitations lors d’années exceptionnelles comme 2024 doivent être travaillées à froid.
  2. Améliorer la connaissance du marché viticole par la distinction des volumes issus de l’agriculture biologique dans les déclarations de récolte dans toutes les appellations.
  3. Une réflexion doit-être menée avec les assureurs pour prendre en considérations les dégâts de mildiou dans les assurances multirisque climatiques et le régime des calamités agricoles en intégrant un barème d'indemnisation “agriculture biologique”
  4. Il faut travailler avec les interprofessions pour identifier les outils de régulation de marché qui permettraient de venir en soutien des années climatiques exceptionnelles comme l'extension du système de réserve qualitative de l'AOP Champagne aux autres AOP pour limiter l’impact des années difficiles sur la trésorerie des domaines viticoles.

En parallèle, « la filière viticole biologique doit être accompagnée techniquement dans l’adaptation au changement climatique sur le développement de solutions préventives et curatives face au mildiou », conclut la Fnab.