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La FNB enjoint le gouvernement à prendre en compte les coûts de production
Considérant l’échec de la loi Egalim, la Fédération nationale bovine (FNB) demande au gouvernement « d’instaurer sans attendre l’interdiction d’acheter un produit agricole à un prix ne couvrant pas le coût de production ».
A l’approche de la fin des négociations commerciales annuelles, la Fédération nationale bovine (FNB) dénonce un « gouvernement passif, incapable de contraindre les acteurs économiques » en dépit de la loi Egalim. Promulguée il y a deux ans, cette loi est censée assurer aux producteurs un revenu digne, en prenant en compte les coûts de production dans les contrats passés avec les industriels et les distributeurs. Or, « en dépit d’une conjoncture plutôt positive, ni le taux de ventes faisant l’objet d’une contractualisation entre l’amont et l’aval de la filière (moins de 2%), ni la part de viandes bovines Label Rouge commercialisées (moins de 3%), ni le prix payé aux producteurs - toujours bien en-dessous de leur coût de production - n’ont progressé », affirme le syndicat dans un communiqué publié le 15 février.
« Depuis la promulgation de la loi Egalim, et alors que les ventes de viandes bovines françaises progressent, le revenu des éleveurs de bovins de race à viande ne cesse de chuter, poursuit la FNB. En 2020, c’est avec moins de 700 euros par mois qu’ils ont dû continuer de vivre et de produire, tout en préservant un modèle d’élevage familial et durable, plébiscité par les consommateurs ».
Des prix toujours trop bas
Le ministère de l’Agriculture a fait savoir qu’il renforcerait les contrôles et a même mis en place une adresse mail permettant de signaler des prix manifestement trop bas par rapport aux coûts de production ainsi que des problèmes d’étiquetage. Des actions insuffisantes, estime la FNB, qui demande au gouvernement « d’aller beaucoup plus loin ».
La FNB demande ainsi au gouvernement « d’instaurer sans attendre l’interdiction d’acheter un produit agricole à un prix ne couvrant pas le coût de production de référence du vendeur, ce coût de production de référence devant être défini par les interprofessions, pour chaque catégorie de produit et chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement », plaide le syndicat.
« Nous refuserons fermement de voir utilisées comme justification au rejet de nos demandes les limites du droit européen de la concurrence, prévient Bruno Dufayet, président de la FNB, cité dans le communiqué. Cette justification, nous la connaissons. Mais nous savons aussi aujourd’hui, qu’en situation d’extrême urgence et lorsque l’enjeu le nécessite, les pouvoirs publics savent faire évoluer le droit, avec une grande réactivité ».