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Le bocage, fournisseur de foin, de bois... et de biodiversité
Gagnant du 2e prix national du CGA des pratiques agroécologiques, Manuel Guéret s’est installé en élevage bovin lait en Loire-Atlantique mais a conservé des parcelles dans le Véron. Avec leurs alignements d’arbres, l’agroforesterie y est reine.
A l’initiative de la chambre d’agriculture Centre-Val de Loire et de l’Afac-agroforesterie, le gagnant du 2e prix national au concours général agricole des pratiques agroécologiques a accueilli, le 28 mai, les partenaires du concours et acteurs locaux sur la parcelle qu’il avait présentée. Un kit de valorisation de ses pratiques lui a été remis pour l’occasion.
Manuel Guéret, éleveur bovin lait bio, a participé au concours avec une parcelle inondable de 37 ha, située dans le bocage entre Loire et Vienne, divisée en plusieurs paddocks d’1,5 ha par des alignements de vieux frênes et chênes. Ces haies, qui comprennent des arbres têtards, sont valorisées en bois bûche localement, pour ce qui est du petit bois, et en bois énergie pour des chaufferies biomasse tourangelles pour les bois plus gros et les têtards. Ces derniers sont coupés tous les quinze ans environ.
Les prairies, fauchées par le repreneur de la ferme, fournissent un foin de bonne qualité, qui est vendu, sauf une partie utilisée pour la ferme de Loire-Atlantique quand les stocks sont insuffisants. Car Manuel Guéret est désormais installé en élevage bovin lait sur 40 ha en Loire-Atlantique, en Gaec avec son épouse. Il était auparavant à la tête d’une exploitation de polyculture élevage allaitant sur 250 ha dans le Véron sur laquelle ils ont installé un jeune. "On a gardé une partie des prairies du Véron (75 ha de prairies alluviales) car j’aime ce secteur, j’y suis attaché. Et je voulais éviter que ces parcelles soient plantées en peuplier, ce qui aurait limité la biodiversité."
La parcelle de Savigny-en-Véron bénéficie d’une Maec pour fauche tardive et biodiversité, liée au râle des genêts. Elle comprend une biodiversité remarquable symbolisée par la fritillaire pintade. Une MAE milieu humide est également en cours. Le CPIE (centre permanent d’initiatives pour l’environnement) travaille avec la chambre d’agriculture 37 pour favoriser les pratiques de retard de fauche et de mise en défense sur ce type de parcelles. En Loire-Atlantique, le jeune éleveur mène un troupeau de 35 jersiaises pures et croisées prim’holstein, avec une production annuelle de 5 000 kg de lait par vache. Cette production est vendue à Lactel bio engagé. Aucun concentré n’est acheté pour nourrir les animaux. Un pâturage tournant dynamique est en place, avec un changement de parcelle toutes les douze heures (une parcelle par jour et une parcelle par nuit). Cette logique de l’optimisation et de charges minimisées est un leitmotiv général. Au niveau du matériel par exemple, pas d’investissement mais l’utilisation d’ETA. A moyen terme, le couple envisage de passer en monotraite, d’agrandir le troupeau à 40 vaches et de réduire encore leurs charges.