Le GAEC Murat à Ytrac (15) la plébiscite !

Avant les années 2000, Alain Murat était installé individuellement sur l’exploitation familiale à Ytrac aux portes d’Aurillac. Il y élevait 30 vaches laitières, 30 Salers et 20 Limousines. La migration lente mais déterminée du troupeau vers la race Limousine, avait débuté. L’installation de son fils a accéléré le mouvement.

En 2009, Sylvain Murat rejoint son père, Alain, pour constituer un GAEC familial. Diplômé d’un BTS production animale acquis du côté de Limoges, il va profiter de son installation pour restructurer l’exploitation.

La Limousine définitivement !

Juste avant son arrivée, les Limousines avaient déjà pris le pouvoir. Son père avait supprimé les laitières et les Salers. Il avait même anticipé le changement et l’installation de son fils en achetant au GIE Liredoc, un troupeau Limousin en cessation d’activité pour cause de retraite. « A l’époque, ces vaches n’étaient pas inscrites au Herd Book mais leur qualité et leur docilité ont fini par nous convaincre de faire définitivement le pas ; c’est la Limousine qu’il nous fallait », explique Alain Murat. Et Sylvain de préciser : « nous avons eu de la chance, car encore à cette époque, en trois générations, on pouvait rallier le Herd Book en démarrant avec des vaches non inscrites ».

 Le GAEC Murat fraîchement établi venait de se découvrir une passion pour la race Limousine. « L’installation de Sylvain nous a boostés », ajoute Alain. C’est à ce moment-là, que l’exploitation s’est agrandie de 40 ha et que le troupeau est passé de 80 à 120 vaches.

2001 a été l’année de l’adhésion au contrôle de performances, 2004 fut celle de l’adhésion au Herd Book. Les inséminations artificielles ont fait leur arrivée. La structure venait d’amorcer un tournant décisif.

« A débuter en Limousin, j’ai préféré commencer en m’engageant à fond ; je me suis dit que notre investissement serait total ou ne serait pas », ajoute Sylvain. En 2011, une stabulation grande et fonctionnelle est construite. En 2014, un autre agrandissement de structure est opéré avec 60 ha de plus ; le troupeau passe de 120 à 160 vaches.

Doucement, une nouvelle organisation du travail se met en place en même temps que s’installe une pression de sélection novatrice. C’est à ce moment-là, que le choix des taureaux va se faire en centre de sélection. « Le choix des taureaux en station, achetés individuellement ou en commun avec d’autres éleveurs s’est vite imposé à nous et cela nous a permis de mettre le pied sur l’accélérateur », rétorque Sylvain. « Nous visons maintenant un type de vaches mixtes avec du bassin et des qualités maternelles. Pour atteindre plus rapidement notre objectif, le groupe CANTALIM pour les taureaux achetés en groupe et les stations d’évaluation nous ont beaucoup apporté », précise Sylvain.

Liredoc et GELIOC, pour leur dynamisme et leur proximité !

Depuis 2016, chez les Murat, 55 génisses de renouvellement sont conservées et 20 sont vendues gestantes annuellement à des producteurs de viande via le GIE Liredoc. Les vêlages sont définitivement regroupés à l’automne pour une meilleure gestion du troupeau. Les vaches tardives partent, elles aussi, à la reproduction. Les broutards sont exportés sur l’Italie via CELIA. L’achat des taureaux se fait tour à tour entre Lanaud et GELIOC.

Le GAEC possède 6 taureaux dont 3 sont issus de GELIOC :

- Œillet (RCV, Ignace x Colibri) acheté avec Sébastien Merle en février 2019 pour ses facilités de naissance.

- Opera (RCV, Brésil x Bambou) acheté avec Sébastien Merle en novembre 2019 pour sa morphologie et son potentiel de croissance.

- Mail (RCV, Gala x Coluche) acheté adulte en 2021 pour sa morphologie mixte, son bassin exceptionnel et sa finesse d’os.

 «GELIOC, c’est à la fois bien et pratique ; ce n’est pas loin et c’est presque comme une affaire de famille», explique Alain Murat. «Le travail qui est fait en amont est une bonne chose pour les éleveurs ; quand on y va, on sait qu’il y a du travail de sélection qui à déjà été fait», renchérit Sylvain. Article GELIOC