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Le Gaec reconnu de Carsac décroche un Sabot de bronze et un d’argent
La qualité du travail conjointement mené par François, Jérôme et Cédric Ters et leur conseiller est une nouvelle fois saluée, avec un trophée régional qui s’ajoute à un succès départemental.
François, Jérôme et Cédric Ters, associés du Gaec de Carsac, au Rouget-Pers, figurent une nouvelle fois au palmarès des distinctions réservées au monde de l’élevage allaitant. Après un premier Sabot de bronze, obtenu il y a six ans, ils viennent de décrocher un second trophée(1) en race salers et s’apprêtent à recevoir un Sabot d’argent le 9 octobre, lors du prochain Sommet de l’élevage.
Ces récompenses, attribuées à l’échelle départementale pour le bronze et régionale pour l’argent, consacrent la qualité d’un travail suivi sur le long terme. Elles reposent sur des données objectives et comparables, collectées année après année. En 2019, le Gaec avait été primé sur les résultats de 2018 ; en 2025, ce sont les performances enregistrées en 2024 qui sont distinguées(2).
Les priorités
Créé en 1989 par Jean-Pierre et François Ters, le Gaec de Carsac exploite désormais à trois 156 hectares avec un troupeau mixte comprenant 85 vaches salers. Les critères de sélection des éleveurs sont clairs : morphologie, taille, production de kilos carcasse, facilité de vêlage et docilité. La rusticité de la salers et la qualité de sa viande confortent ce choix. Le bien-être animal est également intégré aux pratiques. Un simple exemple : François n’hésite pas à aller couper de l’herbe sous la pluie pour la donner aux mères qui viennent de mettre bas...
Les animaux sont conduits en stabulation libre pendant 130 jours en période hivernale. Leur ration se compose de 60 % d’ensilage d’herbe, 40 % de foin et 1 kg de concentré. Les génisses reçoivent une alimentation riche en herbe et foin, avec un apport en concentré pour assurer leur croissance. Les résultats parlent d’eux-mêmes : une mortalité avant sevrage limitée à 4,5 % en 2024 et des poids moyens élevés, les femelles de 210 jours atteignant 270 kg.
Le Gaec produit des mâles d’embouche et s’est forgé une réputation pour la qualité de ses femelles destinées à l’élevage. Les vaches de réforme sont engraissées sous le Label rouge salers. Le troupeau est soit écorné, soit issu du gène sans cornes. “Mais l’offre reste limitée parmi les taureaux sans corne disponibles et qui ne détériorent pas le capital génétique. Ils sont encore bien trop rares”, regrettent les associés du Gaec de Carsac. Le choix des taureaux reste donc un enjeu délicat combinant docilité, facilité de vêlage, croissance, qualités bouchères et, si possible, polled pour une descendance sans cornes.
Tout le suivi technique est assuré par François Martin, conseiller Bovins viande Cantal, qui accompagne le Gaec sur les choix de taureaux, les génisses pour les 22 à 24 % de renouvellement et le plan de monte. Les éleveurs soulignent unanimement “l’importance d’un regard extérieur”. L’élevage pratique plus de 50 % d’insémination artificielle, mais seulement 10 à 15 % en croisement charolais. Les critères de sélection intègrent la morphologie, le poids, les qualités maternelles et la facilité de vêlage, quitte à faire des “petits veaux”. Un point qui n’est pas un handicap, “ car ici, on sait les faire pousser !”, tranche le technicien.
Vêlage à 2 ans
Quant au choix des génisses, il repose sur le logiciel “Tri des génisses” mis au point par Guillaume Loustau, avec pesées et pointages réguliers pour ajuster la conduite. Introduit à partir de 2019, le vêlage à deux ans devait initialement réduire le nombre de vaches ; il a finalement permis d’augmenter la productivité, avec une douzaine de veaux supplémentaires par an. “Et au prix où ils partent aujourd’hui, c’est plutôt une bonne affaire”, relève le conseiller. La clé réside dans la croissance rapide des génisses : si la recommandation est de 420 kg à la saillie, certaines dépassaient déjà ce poids 1,5 mois avant l’échéance ! Aujourd’hui, ce sont 14 génisses sur 15 qui vêlent à deux ans, ce qui démontre la réussite de cette conduite. Comme le souligne François Martin, “élever l’âge à trois ans n’apportait rien de plus”. Cette nouvelle organisation contribue directement à la rentabilité, en améliorant le nombre de veaux par vache et en valorisant rapidement les animaux.
Les vêlages se concentrent majoritairement en août et septembre. La maîtrise de la fertilité et de la mortalité conditionne les résultats économiques, et le niveau atteint impose désormais de maintenir ces performances dans la durée. C’est d’ailleurs là le challenge du Gaec reconnu de Carsac : maintenir ce très haut niveau, “puisque faire mieux paraît difficile”, concède leur conseiller.
La relation entre les associés et leur technicien s’appuie sur la confiance et la disponibilité, que ce soit lors des visites ou par des échanges réguliers à distance. L’avenir de l’élevage passera par la génétique et l’accès à des taureaux adaptés. Mais déjà, avec deux Sabots en poche et un troisième en vue, le Gaec de Carsac confirme sa place parmi les références de l’élevage cantalien.
(1) Remis lors de l’assemblée générale de Bovins viande Cantal, à Saint-Flour.
(2) Durant trois ans, les récompensés ne peuvent pas concourir de nouveau.