Le Modef sonne l’alerte avant le Sommet de l'élevage

Face à la situation « catastrophique » des éleveurs, le syndicat réclame toute une batterie de mesures de soutien, à commencer par des prix garantis par l’État, l’approvisionnement des cantines avec 100% de produits français et une aide de 100 millions d'euros.

« Avec des prix qui sont les mêmes qu’il y a 40 ans, la situation est catastrophique pour les bovins viande (...) Les jeunes bovins sont vendus à un euro en-dessous du coût de production (...) Malgré la légère hausse, le prix du lait ne couvre toujours pas les coûts de production (...) Le résultat courant par unité de main d’œuvre a baissé de 30% en 2020 pour les éleveurs laitiers et allaitants (...) 30% des agriculteurs gagnent moins de 300 euros par mois (...). Au regard de la charge de travail, on comprend le mal-être des éleveurs (...). Les éleveurs sont en détresse et en colère ». A l’occasion de sa conférence de rentrée et à moins d’une semaine de l’ouverture du Sommet de l’élevage, le Modef a lancé un cri d’alerte sur la situation économique de l’élevage.

A l’occasion d’une conférence de presse, le Modef a lancé un cri d’alerte sur la situation économique de l’élevage
A l’occasion d’une conférence de presse, le Modef a lancé un cri d’alerte sur la situation économique de l’élevage

5,5 € le kilo, 450 € les 1000 litres

Le syndicat ne s’est pas contenté d’une litanie de maux. Il a aussi exposé ses revendications, à commencer par l’instauration de prix garantis par l’État. « Nous réclamons un prix garanti de 5,5 euros le kilo pour les vaches allaitantes et de 450 euros les 1000 litres de lait de vache, déclare Sophie Bezeau, directrice du Modef.  Si l’on veut sauver l’élevage et l’agriculture française, il faut se donner les moyens et du courage politique ». « Les prix de l’aliment, des fourrages, et de la paille et du matériel explosent », renchérit Christian Reynaud, président de la Commission élevage.

Pour le Modef, le projet de loi Egalim 2, pas plus qu’Egalim, ne résoudront l’équation mortifère. A propos d’Egalim, le Modef plaide pour l’approvisionnement à 100% de produits français dans la restauration collective, quand l’article 24, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2022, prévoit 50% de produits de qualité et durables, dont 20% de produits bio. L’occasion de pourfendre les accords de libre-échange. « Des accords tels que le Ceta et le Mercosur enfreignent la liberté des peuples, en mettant le libéralisme au de-dessus de la souveraineté alimentaire, poursuit Christian Reynaud. On doit choisir librement nos modes de production à l’intérieur de nos frontières et ne pas retrouver dans nos assiettes des viandes avec des OGM venus d’ailleurs ». Inutile de préciser que le Modef ne veut pas de viandes artificielles et hormonées et s’inquiète de la disparition des abattoirs publics et avec eux des éleveurs pratiquant la vente directe.Iil bannit le retour des farines animales, même sous leur nouveau jour que seraient les Protéines animales transformées.

Un plan d’urgence de 100 millions d’euros

Pour répondre à l’urgence, le Modef réclame une aide de 100 millions d’euros pour l’ensemble des filières animales. Pour les éleveurs les plus en difficulté, le syndicat réclame une prise en charge des cotisations sociales, des avances de trésorerie et des prêts garantis par l’État à taux zéro.

Le Modef profitera du Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand (5-8 octobre) pour réitérer ses revendications. Et dans la perspective de l’élection présidentielle, il adressera ses doléances aux futurs candidats.