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Le vétérinaire, allié indispensable de l’éleveur
Dans les élevages, le vétérinaire est incontournable. S’il intervient moins que par le passé, il reste un référent, notamment pour aider à la prévention de maladies émergentes. Rencontre avec Laurent Lacouture.
Ce lundi matin de février, dans le froid du Pays-Fort, Laurent Lacouture, vétérinaire à St-Satur, a débuté sa tournée par des prophylaxies dans un troupeau d’angus à Menetou-Ratel. « De début décembre à fin avril, le planning est prêt pour la tournée des 9 000 vaches de plus de 2 ans de notre secteur d’intervention. Ces femelles sont soumises à une prise de sang annuelle afin de vérifier qu’elles sont indemnes de brucellose, d’IBR et de leucose », situe celui qui officie avec trois confrères à la clinique du Viaduc.
UN PÉRIMÈTRE D’INTERVENTION ÉLARGI
L’intervention chez l’éleveur a été très rapide, seulement une vingtaine de mères, plutôt dociles, ont subi un prélèvement sanguin. A peine les actes pratiqués et quelques mots échangés avec l’éleveur, et le vétérinaire reprend la route pour filer au cabinet vétérinaire de Vailly-surSauldre. Là, ce sont des consultations canines qui l’attendent. La clinique du Viaduc réunit aujourd’hui deux sites : celui de St-Satur et celui de Vailly-sur-Sauldre. « C’est un cabinet mixte, c’est-à-dire que nous soignons aussi bien les canins, les équidés que les animaux de rente », précise Laurent Lacouture.
Ce natif de Paris, diplômé en 2004 de l’école nationale vétérinaire d’Alfort, a toujours souhaité exercer en milieu rural et s’occuper d’animaux d’élevage. Il a débuté sa carrière en tant que salarié avant de s’installer. Après avoir racheté la clinique de Saint-Satur en 2008, il l’a développée avec ses associés, « par volonté et nécessité. » Puis, il a repris le cabinet de Vailly en 2022 alors que le vétérinaire en place partait à la retraite. « Notre périmètre d’intervention ne cesse de s’élargir et je n’ai pas l’impression que le nombre d’animaux diminue », observe-t-il. De ce fait, chaque vétérinaire doit parcourir de plus en plus de kilomètres pour le suivi de sa clientèle. Pour sa part, il effectue entre 200 et 400 km chaque jour.
Outre la prophylaxie, en 2024 avec ses confrères ils ont examiné 181 vaches, veaux, taureaux de races différentes, 35 chèvres et moutons, 30 équins et 5 400 chiens et chats. Leurs journées sont rythmées par les rendez-vous et le temps dédié aux urgences.
DES ÉLEVEURS MIEUX ARMÉS
Dans les élevages, le vétérinaire est indispensable, mais « l’éleveur est le premier infirmier du cheptel », considère Laurent Lacouture. Désormais, l’éleveur est davantage armé pour ne plus solliciter systématiquement le vétérinaire au moindre problème. Par ailleurs, les vêlages se déroulent de plus en plus facilement. En 2024, Laurent Lacouture est intervenu une centaine de fois, 50 fois pour des césariennes et pour une vingtaine de mises-bas en caprin. « Je tiens à les accompagner sur le préventif. J’apporte des conseils concernant les maladies qui émergent. Je mets en garde les éleveurs sur de nouvelles épizooties, actuellement sur la FCO, la MHE et le risque d’avortement, par exemple. J’essaie d’être rassurant, indique-t-il. En 2024, les vaccinations FCO et MHE nous ont bien occupés ». Si l’acte de prophylaxie est tarifé de manière forfaitaire, selon un barème fixé entre les représentants des vétérinaires et des éleveurs, les prix pratiqués pour les autres interventions et les frais kilométriques sont libres.
ATTIRER DE JEUNES DIPLÔMÉS SUR LE TERRITOIRE
Depuis une dizaine d’années, le maillage des vétérinaires ruraux est de moins en moins dense. « La situation est critique, s’inquiète Laurent Lacouture qui préside le syndicat régional des vétérinaires. Rien que pour le département du Cher, il faudrait huit vétérinaires supplémentaires pour les activités rurales ». « C’est pourquoi avoir un cabinet mixte facilite les recrutements », avance-t-il.
Sur 650 étudiants qui sortent des écoles publiques françaises chaque année, un quart se destine au rural, une activité qui est appréhendée en dernière année du cursus vétérinaire. « La région Centre-Val de Loire n’est pas très bien connue pour être une région d’élevage. Nous rencontrons le conseil départemental, le conseil régional, pour leur expliquer que nous avons besoin d’un territoire attractif, car malheureusement, ces deux dernières années, la région Centre-Val de Loire a perdu plus de vétérinaires qu’elle n’en a gagnés », informe-t-il. Pour inverser cette tendance, des étudiants sont invités à venir y faire leur stage de fin d’étude. Ils ont ainsi tout loisir d’apprécier outre le métier, la douceur de vivre de notre région située aux portes de la capitale.