Le vieillissement des actifs agricoles est toujours une réalité

Le renouvellement des générations demeure un dossier préoccupant pour les syndicats FNSEA et JA. Entre vieillissement des chefs d’exploitation et manque d’installations, l’enjeu est de taille.

Les derniers chiffres de la MSA, compilés par la FNSEA, montrent que le vieillissement des actifs agricoles est toujours une réalité. Aujourd’hui, un agriculteur sur cinq a plus de 60 ans et parmi eux, un ne trouvera pas de repreneur pour son exploitation. Si cette tendance n’est pas nouvelle, elle connaît une accélération préoccupante : en dix ans elle a augmenté de 58 %. En effet, en 2010, 90 % des agriculteurs avait moins de 60 ans. Autre fait inquiétant, l’installation des moins de trente cinq ans stagne, voire diminue, même si elle est en partie compensée par l’installation des moins de 25 ans qui est en hausse. La Nouvelle-Aquitaine n’est pas la région la plus touchée par ce phénomène. Cependant, la part des plus de 60 ans parmi les exploitants y est conforme à la moyenne nationale (21 %). C’est en Corrèze que la situation est la plus préoccupante : la proportion des plus de 60 ans, déjà importante, progresse fortement. D’autres départements montrent une dynamique différente. La Gironde et le Lot-et-Garonne ont une forte proportion de plus de 60 ans mais qui évolue peu. A contrario, les Landes ont une proportion de plus de 60 ans assez faible mais qui progresse vite. La situation varie aussi selon les filières considérées. Les grandes cultures, la viticulture, l’arboriculture, l’horticulture et la production bovine mixte sont particulièrement vieillissantes. La production bovins viande et la polyculture-élevage, très présentes en Nouvelle-Aquitaine, restent dans la moyenne. Enfin, les filières ovine, caprine, porcine, volaille/lapin, maraîchage et bovins lait semblent se rajeunir avec une proportion d’exploitants de moins de 35 ans supérieure à la moyenne.
Pour Gaëtan Bodin, président de JA Nouvelle-Aquitaine, l’enjeu est majeur. « Pour assurer le renouvellement des générations, Il faudrait transmettre toutes les exploitations à reprendre. Or, pour l’instant, la transmission reste le parent pauvre des politiques publiques, explique-t-il. Il existe de nombreux outils : repérage des cédants, partage de foncier… Ils fonctionnent mais ils ont besoin de renforts. Début 2021, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’un groupe de travail sur l’installation. Jeunes agriculteurs travaille activement sur la question et plusieurs rencontres ont eu lieu avec les différentes OPA. Un groupe de travail national aura lieu le 1er septembre. Il portera sur différents thèmes : le repérage des cédants, le diagnostic des exploitations, le volet foncier et également l’aspect fiscal et social. C’est un gros travail porté par JA. Mais seuls, nous ne ferons rien. Il faut que l’ensemble des organisations agricoles travaillent en commun pour porter la voix du monde agricole. Ce que l’on remarque aussi dans ces chiffres, c’est le lien fort entre les revenus et l’installation. Les départements où la production bovins viande est majoritaire sont aussi ceux ou les revenus sont les plus bas…  C’est là un autre enjeu crucial. »