Les chasseurs ne veulent plus payer seuls pour les dégâts des sangliers

La Fédération nationale des chasseurs propose l'introduction d'une « participation obligatoire de l'État » et la création d'une « contribution financière des agriculteurs », modulée en fonction de la mise en œuvre des mesures de prévention.

La Fédération nationale des chasseurs a affirmé le 4 septembre ne plus vouloir payer seule les dégâts causés par des sangliers qui prolifèrent en France, proposant que l'État et les agriculteurs contribuent.  « Chaque année, des millions d'euros s'évaporent pour compenser des cultures agricoles ravagées par des sangliers toujours plus nombreux... Et rien ne change », a écrit le président de la Fédération nationale des chasseurs FNC), Willy Schraen, dans un éditorial transmis à la presse.

Entre 1 et 3 millions de têtes

Ce système d'indemnisation pour les dommages causés par le « grand gibier » existe depuis 1968, une date à laquelle le sanglier était rare dans les campagnes françaises. Depuis, la population a augmenté de manière spectaculaire. Les estimations vont d'un à près de trois millions de têtes.

La question avait été portée en 2021 devant le Conseil d'État par des chasseurs qui invoquaient le « principe d'égalité devant les charges publiques ». Cet argument avait été rejeté par le Conseil constitutionnel, chargé de trancher la question en 2022.

Sur ce dossier, les chasseurs se heurtent à un consensus entre agriculteurs et défenseurs des animaux, lesquels accusent les chasseurs d'être à l'origine du problème, en ayant à une époque lâché des animaux d'élevage et nourri des sangliers en liberté, pour avoir plus de gibier à abattre.

L'Etat à cours de cartouches

En 2023, un accord entre chasseurs et agriculteurs avait été signé, prévoyant des mesures de prévention. L'État avait monté un « fonds national » sur trois ans qui, après avoir versé 50 millions d'euros, n'a plus de financement au-delà de 2025.

Moins de chasseurs

L'indemnisation a coûté aux Fédérations départementales des chasseurs, ces quatre dernières années, près de 90 millions d'euros par an en moyenne. Et cette charge est répartie sur un nombre d'adhérents de moins en moins élevé, laissant « des fédérations des chasseurs exsangues », selon la FNC. « Le système d'indemnisation des dégâts de gibier, dans sa configuration actuelle, atteint ses limites (...) Il faut le réformer en profondeur pour le pérenniser », a affirmé l'organisation des chasseurs.

Elle propose « l'introduction d'une participation obligatoire de l'État » et « la création d'une contribution financière des agriculteurs, modulée en fonction de la mise en œuvre des mesures de prévention ».