Limousin Promotion, la nouvelle mère du Veau sous la mère Label Rouge

L’association Le Veau sous la mère, qui gère deux Labels Rouges, rejoint Limousin Promotion et son Veau fermier du Limousin, également Label Rouge. L’ODG espère ainsi renforcer la production, la valorisation et la consommation de ses trois labels, tout en misant sur un coup de pouce de la future loi Egalim 2.

« Avec l’arrivée des Label Rouge Veau sous la mère et Veau rosé élevé sous la mère complémenté aux céréales, Limousin Promotion représente 52 % des ventes de Veau Label Rouge en France et 100% des ventes de des Labels Rouges Veau élevé sous la mère ». C’est ce que déclare Jean-Pierre Bonnet, président de Limousin Promotion, au lendemain d’une AG extraordinaire entérinant l’intégration de l’association Le Veau sous la mère. Il ne sera pas dit que Serge Papin, auteur d’un rapport d’évaluation de la loi Egalim, et pas particulièrement tendre avec les producteurs de viande (tendre il va s'en dire) bovine, prêche dans le désert qui menace toujours un peu plus les massifs allaitants. Trois autres cahiers des charges complètent les Labels Rouges : le veau d’Aveyron et du Ségala et les veaux élevés au lait entier Vedelou et Bretanin.

« Le regroupement des trois Labels Rouges est de nature à dégager des moyens humain et financiers, déclare Michel Queille, président l’Association Le Veau sous la mère. Nous aurons davantage de poids dans les discussions et dans les négociations, le tout pour assurer le développement de la production et de la promotion ».

Michel Queille (à gauche) et Jean-Pierre Bonnet officialisent le ralliement de l’association Le Veau sous la mère à Limousin Promotion (Crédit photo : Limousin Promotion)
Michel Queille (à gauche) et Jean-Pierre Bonnet officialisent le ralliement de l’association Le Veau sous la mère à Limousin Promotion (Crédit photo : Limousin Promotion)

Produire plus et valoriser plus

La production de ces trois Labels Rouges est certes mineure : elle concerne 2171 éleveurs, une production annuelle de 21.691 veaux pour 2839 tonnes de carcasses, et 970 distributeurs partout en France. « Il s’agit d’une filière d’excellence, produisant une viande d’exception, nécessitant beaucoup de savoir-faire, précise  Jean-Marc Escure, directeur de Limousin Promotion. Mais c’est également une production très astreignante, qui limite l’offre de produits et qui pourrait souffrir du renouvellement des générations ».

Pour ménager l’astreinte, le Veau rosé élevé sous la mère complémenté en céréales constitue un compromis, tant au niveau du mode de production que du prix à l’étal. « Ce label dispose d’un potentiel de développement en restauration hors domicile, aux budgets plus contraints, estime Michel Queille. Et en ce qui concerne le Veau sous la mère, nous avons une marge de progrès en ce qui concerne du taux de certification, qui dépasse à peine les 60% ».

Egalim 2 et aide couplée

Le veau rosé label Rouge pourrait profiter de l’entrée en vigueur d’un article de la loi Egalim, instaurant, à partir du 1er janvier 2022, un ratio de 50% de produits de qualité et durables. A propos d’Egalim, Limousin Promotion attend beaucoup de la Proposition de loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs, adoptée le 24 juin en première lecture par l’Assemblée nationale. « Aujourd’hui, les prix sont très loin de couvrir la totalité des coûts de production des éleveurs de veau sous la mère, déclare Jean-Pierre Bonnet. Il faut que la loi Egalim 2 corrige cet écart et qu’elle acte définitivement la contractualisation qui concerne aujourd’hui trop peu d’éleveurs ».

L’association sera par ailleurs attentive aux arbitrages en cours concernant l’aide couplée spécifique, dont le montant a été préservé mais dont les modalités d’attribution restent à préciser.

Mais Limousin Promotion ne fait pas qu’attendre. L’association a d’ores-et-déjà prévu toute une série d’actions de promotion, avec un territoire élargi à l’Occitanie, du fait des deux nouveaux labels, sans compter les opérations nationales, telles que « Mon boucher a la cote »  ou le « Tour de France des meilleurs bouchers artisans et chefs bouchers ». « Notre objectif, c’est de toucher le consommateur final », conclut Jean-Pierre Bonnet.