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Dérive : des descentes dans les cultures hautes
Les descentes face par face ainsi que les panneaux récupérateurs constituent la meilleure parade pour juguler la dérive en vigne. Le LabelPulvé permettra très prochainement d’éclairer les acheteurs, en attendant Bliss, la rupture technologique promise par l’Irstea. Deux innovations auréolées d’une médaille d’argent au Sitevi.
En matière de lutte contre la dérive, Berthoud a fait cavalier seul avec ses descentes AB Most, parmi les premières à être reconnues pour leur efficacité. En l'espace de quelques années, la liste des matériels homologués, publiée et mise à jour régulièrement par le ministère de l'Agriculture, s'est considérablement étoffée. Outre les descentes rang par rang associées ou non à des buses à injection d'air, les pulvérisateurs dotés de panneaux récupérateurs ont intégré la liste, avec une efficacité anti-dérive supérieure aux autres dispositifs si l'on en juge la réduction à 3 m de la zone non traitée (ZNT).
Les panneaux, y a pas phyto
Efficaces, les panneaux récupérateurs ont toutefois deux inconvénients majeurs : ils renchérissent le coût du matériel à l'achat et ralentissent le débit de chantier, notamment pour les viticulteurs qui feraient avec les panneaux l'apprentissage du traitement face par face, chronophage par essence. L'examen de la productivité réclame un examen au cas par cas, selon le parcellaire et le système cultural en présence (morcellement, relief, travail du sol, tournières...). L'Institut français de la vigne et du vin (IFV) a démontré qu'il était possible de travailler à 9 km/h avec des panneaux, sans altérer l'efficacité de la protection. La récupération de bouillie a aussi pour effet de réduire le nombre de remplissages. Mais en matière de débit de chantier, tout dépend de la référence de départ... En collaboration avec un artisan, la Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique a développé une variante avec Tunnelinov, un dispositif enserrant la vigne sur les côtés mais également sur la partie supérieure, mettant ainsi le végétal sous chape.
En arboriculture, de nombreuses marques et de nombreux appareils bénéficient aussi de la possibilité de réduire la ZNT. Outre le recours à des buses à injection d'air, ils mettent en œuvre des systèmes de pulvérisation à flux dirigé ou à flux tangentiel.
Du nouveau au Sitevi
En vigne, la pulvérisation de précision reste une gageure et la rupture technologique se fait attendre. Elle pourrait venir de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) avec son concept Bliss. On en saura un peu plus au Sitevi (le salon se tient du 26 au 28 novembre 2019 à Montpellier) avec une présentation en avant-première du concept, auréolé d'une médaille d'argent au concours de l'innovation.
Le Sitevi sera aussi l'occasion de découvrir les noms des premiers pulvérisateurs passés sous les fourches caudines du banc d'essai EvaSprayViti de l'IFV, et qui ouvre la voie à une classification des pulvérisateurs fondée sur les quantités de bouillies déposées sur les feuilles. LabelPulvé, c'est son nom, a également valu une médaille d'argent à l'IFV. Cette classification n'est pas spécifiquement liée à la dérive, une approche à laquelle la recherche s'active par ailleurs, en mobilisant un autre banc d'essai, à savoir EoleDrift.
Buse à solénoïde
Des sources de progrès sont aussi escomptées du côté des buses. Teejet par exemple décline ses buses à solénoïdes électriques Dynajet en vigne. Cette technologie garantit la constance des paramètres de pulvérisation (dose, pression, taille des gouttes) dans les phases d'accélération et de décélération (fourrières) et en cours de travail (pentes). Il est également possible d'ajuster la taille des gouttelettes en fonction des conditions d'applications (formulation, température, hygrométrie...) ou encore des contraintes environnementales locales au niveau de la parcelle (présence d'habitations, d'écoles, de cours d'eau, ZNT...). La Dynajet permet enfin de moduler le débit et donc la dose en fonction de l'étage foliaire et de la densité de feuillage et de couper une ou plusieurs buses au passage d'un pied manquant ou d'un déficit de végétation.
Pour aller plus loin :
retrouvez le dossier de Pleinchamp sur les ZNT et les dispositifs anti-dérive.