Marie-Pierre Gervais : Le grand saut vers le maraîchage !
Marie-Pierre et Cédric Gervais ont créé leur entreprise de maraîchage le 1er janvier 2024. En reconversion professionnelle, leur installation a été un peu longue mais ils sont aujourd’hui heureux dans leur nouveau métier.
«Nous sommes chez nous depuis le 1er janvier 2024 et c’est une grande satisfaction ! », lâche Marie-Pierre Gervais, nouvelle maraichère bio à Lunery. Avec son mari Cédric, elle a bâti son projet depuis 2021. « Soignants en hôpital psychiatrique, nous avons déserté la fonction publique après le Covid-19 pour concrétiser notre projet », explique celle qui a été très vite emballée par sa nouvelle vie professionnelle.
Aimant la nature, le jardinage et souhaitant travailler à leur compte, l’idée d’une installation en maraîchage est allée très vite. A 35 et 39 ans, il ne fallait pas perdre de temps. « Dans nos connaissances, tout le monde nous disait que le parcours allait être hard et long », sourit Marie-Pierre Gervais. Le couple a très vite été tranquillisé par des partenaires professionnels compétents et de confiance.
Les rendez-vous à la chambre d’agriculture
Marie-Pierre et Cédric Gervais ont commencé par un rendez-vous Point accueil installation à la chambre d’agriculture du Cher dès 2020, où toutes les notions pour une installation réussie leur ont été détaillées. Cédric Gervais était déjà titulaire d’un bac pro agro-équipement et avait une expérience comme chef de cultures. Marie-Pierre Gervais n’avait pas de formation agricole, elle a donc passé un BPREA au CFPPA du Subdray. « C’est vrai que c’est un peu le parcours du combattant pour s’installer, administrativement c’est compliqué. Je comprends maintenant les agriculteurs, il faut vraiment veiller à ne rien oublier et y croire », rapporte-t-elle.
Lire aussi : Une ferme maraîchère économiquement viable sur 2500m2 - Pleinchamp
Elle a trouvé une oreille attentive auprès de la chambre d’agriculture du Cher. « Dix-huit mois ont été nécessaires pour faire les prescriptions du PPP (plan de professionnalisation personnalisé), avec des formations obligatoires, puis un examen final de validation », détaille Marie-Pierre Gervais. « Une fois le dossier ouvert, le processus d’installation est enclenché. Nous sommes suivis par la conseillère pendant quatre ans ».
Parallèlement, la Crédit agricole Centre Loire a approuvé le projet. « Nous avons quand même revu certains points ambitieux à la baisse », reconnait-t-elle. Au final, la SCEA de l’Appel du champ qu’ils ont constituée a contracté plusieurs prêts sur dix et quinze ans.
Au terme de neuf mois d’installation, Marie-Pierre et Cédric Gervais rentrent dans leur prévisionnel et se sont déjà constitués une clientèle. « C’est encourageant », glisse la maraîchère, « même si pour l’heure nous ne nous rémunérons pas, nous y trouvons un confort de travail ».
Un site tout trouvé
Originaire de la commune, Marie- Pierre Gervais avait connaissance de cinq serres à vendre, soit 2 000 m2. Le couple en a fait l’acquisition fin 2023. Rapidement, il a consacré une serre en pépinière pour y cultiver des plants et les commercialiser tout de suite pour une amorce de trésorerie. Ensuite, il a investi dans une parcelle de 2,5 ha pour des légumes de plein champ où il a installé un système d’irrigation.
L’autorisation d’exploiter accordée, il a fallu remettre en ordre les serres, avant d’y intégrer le support de cultures et labourer le champ. Sur ce point, ils ont pu compter sur l’aide des voisins. Marie- Pierre et Cédric Gervais ont acheté du matériel neuf et d’occasion.
Les jeunes installés ne comptent pas leurs heures, mais ils sont vite récompensés de leur travail par leurs clients. « Ça fait chaud au cœur. Les clients nous félicitent. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux, nous avons déjà organisé des portes ouvertes. Ce qui est important pour nous est de partager avec la clientèle », confie Marie-Pierre Gervais qui compte bien faire connaître davantage l’Appel du champ.