Maximiser sa production laitière en réorientant son temps

Il y a trois ans, Hein Van de Pol a pris une décision majeure : arrêter l'élevage de génisses pour se concentrer pleinement sur la production laitière. Retour sur une stratégie qui lui permet aujourd'hui de maximiser son rendement et de mieux maîtriser son temps.

En 2015, Hein Van de Pol reprend une ferme laitière de 70 vaches et 70 hectares aux Louroux. Originaire des Pays-Bas et issu d'une famille d'éleveurs, il développe progressivement son cheptel pour atteindre 130 vaches en production.

En 2021, il envisage d'investir dans des robots de traite et hésite entre deux stratégies : installer deux robots et maintenir l'élevage des génisses, ou opter pour trois robots, saturer le bâtiment avec des vaches en production et cesser l'élevage des génisses.

Après avoir pesé les avantages et inconvénients, il choisit la seconde option. « J'avais des variations de succès d'insémination et de croissance, à cela s'ajoutait que le bâtiment était usé », explique-t-il. Deux ans après la mise en place des robots, l'élevage des génisses prend fin.

 

 

"Hein Van DE Pol achète chaque année entre 50 et 60 animaux de renouvellement"

Une stratégie économique assumée

Désormais, il achète chaque année entre 50 et 60 animaux de renouvellement, principalement des prim’Holstein, complétées par quelques montbéliardes ou brunes. « Je préfère acheter des lots de cinq génisses prêtes à vêler ou des vaches en début de lactation », précise-t-il.

Il se fournit chez un marchand ou directement auprès d'éleveurs locaux. « Je n'ai pas de difficulté à me fournir, les éleveurs savent que je cherche des génisses », affirme-t-il. L'investissement oscille entre 1 300 et 1 800 euros par tête, un coût qui varie selon le prix du lait, la disponibilité en fourrage et la génétique de l’animal. Comparé au coût d'élevage et au temps de travail, il juge cette stratégie rentable.

Toutefois, il reconnaît un risque majeur : l'introduction de maladies. « J'exige une prise de sang à l'achat pour détecter une éventuelle présence de la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR) et de la diarrhée virale bovine (BVD) », souligne-t-il. Face aux épizooties comme la MHE ou la FCO, il anticipe en achetant des lots plus importants. Lors de leur émergence« j’ai acquis une quinzaine de génisses » , illustre-t-il.

Un ajustement de la production en fonction des besoins

Dès la première année, Hein Van de Pol fixe un objectif de 30 kg de lait journalier par vache au pic de production. Son système lui permet d'ajuster l'effectif des vaches en lactation pour garantir une production constante sur les robots tout au long de l'année. Ainsi, 180 vaches produisent en moyenne 37 kg de lait par jour.

« Si une vache récemment acquise ne répond pas à mes objectifs de production, le marchand me la remplace », indique-t-il. Une vache produisant moins de 20 litres par jour est soit en fin de cycle et sera tarie, soit revendue. « Actuellement, le prix de la viande est élevé, je privilégie donc le renouvellement à la conservation d'une vache peu productive », explique-t-il.

Pour valoriser au mieux ses animaux, il insémine ses vaches avec des taureaux à viande. Les veaux sont vendus à 2-3 semaines pour environ 300 euros.

Gagner du temps et améliorer la gestion

Pour son atelier laitier, Hein Van de Pol emploie un salarié à mi-temps, un apprenti et fait appel à un auto-entrepreneur. « Nous passons plus de temps à l'élevage des génisses que nous le pensons », observe-t-il, estimant avoir gagné l'équivalent d’une demie UTH.

Désormais, il peut se consacrer pleinement à la production laitière. « J'anticipe mieux les tâches et j'agis au meilleur moment, notamment pour la prophylaxie », confie-t-il. Une organisation optimisée qui lui permet de tirer pleinement profit de son exploitation.