Retraites : le gouvernement remet le métier sur l’ouvrage

Alors que le Premeir ministre a décidé de rouvrir le dossier de la réforme des retraites, la FNSEA et les JA dressent plusieurs lignes rouges dont l’instauration du calcul sur les 25 meilleures années de travail.

Le Premier ministre François Bayrou a réchappé le 16 janvier à une première motion de censure en s’engageant à rouvrir le dossier des de la réforme des retraites, adoptée au printemps 2023, aux forceps et au 49.3 par Elisabeth Borne. Dès le lendemain, le Premier ministre réunissait en « conclave » les partenaires sociaux pour lancer le chantier, tout en en commandant une mission flash à la Cour des comptes pour objectiver les équilibres financiers dans la balance.

Les lignes rouges de la FNSEA et des JA

Présente au « conclave, la FNSEA a réclamé la mise en œuvre « urgente » du calcul de la retraite des agriculteurs sur les seules 25 meilleures années de revenu en lieu et place de la carrière complète, qui prévaut actuellement. C’est ni plus ni moins que ce que prévoyait le Projet de loi de finances de la sécurité sociale 2025 du gouvernement du Michel Barnier, et qui lui n’avait pas résisté à la censure, le 4 décembre dernier.

En l’absence de budget, le gouvernement en était réduit à réaffirmer, à la veille du Nouvel an, à rappeler son intention « faire aboutir l’ensemble des mesures agricoles faisant l’objet d’un consensus lors de la reprise de l’examen des textes financiers (…). Il faut absolument éviter toute conséquence du principe de non-rétroactivité en matière fiscale qui pourrait repousser l’entrée en vigueur de ces dispositions au 1er janvier 2026, et renforcer le sentiment que les agriculteurs ont les otages de l’instabilité parlementaire ».

Parmi les mesures en question figurent le maintien du tarif d’accise applicable au GNR, l’avantage fiscal et social relatif aux stocks de vaches laitières et allaitantes, l’exonération partielle de la reprise de déduction pour épargne de précaution (DEP), le relèvement de 20 à 30% du taux d’exonération la TFPNB en faveur des terres agricoles, la pérennisation et les améliorations du dispositif TO-DE et donc , sur le plan des retraites, « la prise en compte immédiate, ou légèrement différée pour les revenus postérieurs à 2016, des 25 meilleures années de la carrière, à partir du 1er janvier 2026 ».

La FNSEA et les JA ont par ailleurs rappelé leur « opposition totale à tout alourdissement des charges et du coût du travail pour les entreprises agricoles », les deux syndicats réclamant l’ouverture d’un chantier sur le financement de la protection sociale et le transfert d’une partie des cotisations sociales vers d’autres sources de financement.