Révision du Plan loup : ce qu’attend la FNO

La Fédération nationale ovine veut ériger le tir de défense simple en mesure de protection et souhaite en finir avec la méthode de comptage, toujours controversée, conditionnant le taux de prélèvement, au profit d’un critère de pression de prédation, toujours à la hausse selon les derniers chiffres.

Le 5 juin dernier, le loup changeait de statut au sein de l’Union européenne, passant d’espèce « strictement protégée à « protégée », sur proposition de la Commission européenne qui avait jugé que l’espèce n’était plus menacée, avec 20.000 individus et la présence de meutes reproductrices dans 23 Etats membres, un « succès » en matière de conservation mais au prix de la « multiplication des conflits avec les activités humaines, notamment en raison des dommages causés au bétail, avec une forte pression sur des zones et des régions spécifiques ».

De fait, ce changement de statut au plan européen implique une évolution de la réglementation au plan national, ce dont s’est saisi le Groupe national loup lors de sa dernière réunion en juillet dernier. Selon la FNO, les autorités ont demandé aux membres du Groupe de leur faire des propositions d’adaptation du Plan national d’actions loup 2024-2029, avant la prochaine réunion programmée le 8 septembre.

Pour Claude Font, référent prédation à la FNO, « le Plan loup est un échec »
Pour Claude Font, référent prédation à la FNO, « le Plan loup est un échec »

Le tir de défense érigé en mesure de protection

Si dans le dernier Plan loup, le tir de défense simple avait été légèrement amendé, autorisant la présence de plusieurs tireurs, et l’intervention des louvetiers avec des lunettes à visées nocturne », le statut « strictement protégé » impliquait une gradation dans la réponse aux attaques et surtout un manque de réactivité patent entre l’attaque et la délivrance de l’autorisation de tir. « Il faut délivrer l’autorisation de tir dès qu’un élevage est attaqué et ériger le tir de défense en mesure de protection », tranche Claude Font, référent prédation à la FNO.

De la population à la pression, un changement de logiciel

L’autre principale requête concerne l’estimation de la population de loups, réalisée une fois par an et conditionnant le taux de prélèvement (19%) pour la campagne suivante. En dépit d’une évolution de la méthode de comptage, la FNO la juge toujours aussi peu fiable, non représentative de la population réelle de loup et faisant toujours l’objet de controverse. « Je finis par pense que ce n’est pas le bon curseur », déclare Claude Font qui lui préférerait un « indicateur de la pression de prédation », lequel reste à inventer, admet l’éleveur de Haute-Loire.

La prédation en forte hausse

Les derniers chiffres de prédation donnent du grain à moudre à la FNO. En date du 15 août, on enregistre une hausse de 27% des attaques et de 31% des victimes comparativement à l’année dernière à la même date. « Le Plan loup est un échec » cingle Claude Font.