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Le Conseil de l’Union européenne entérine le déclassement du loup
Après le Parlement européen, le Conseil de l’UE a acté la modification définitive de la directive Habitats, alignant le statut européen de protection du loup sur la convention de Berne, le faisant passer de « strictement protégé » à « protégé » et ouvrant la voie à des mesures de régulation du grand prédateur.
Sur proposition de la Commission européenne en septembre dernier et après le vote du Parlement européen le 8 mai dernier, le Conseil de l’Union européenne a définitivement approuvé le 5 juin le nouveau statut de protection du loup dans la directive Habitats, désormais alignée sur la Convention de Berne. « Le nouveau statut donnera plus de flexibilité aux États membres pour gérer les populations de loups, fait savoir le Conseil de l’UE dans un communiqué. Les États membres doivent toutefois continuer à garantir un état de conservation favorable du loup et peuvent continuer à inscrire le loup sur la liste des espèces strictement protégées dans la législation nationale, et à mettre en place des mesures plus strictes pour sa protection ». Au sein de l’UE, la République tchèque, Monaco et le Royaume-Uni avait notifié leur volonté de ne pas modifier le statut du grand prédateur.
L’espèce rétablie
D'après une étude de la Commission européenne de 2023, l'espèce s'est rétablie avec succès sur l'ensemble du continent européen, et la population estimée a presque doublé en 10 ans, passant de 11.193 individus en 2012 à 20.300 individus en 2023. Selon les dernières données communiquées par les États membres, les loups tueraient au moins 65.500 têtes de bétail chaque année dans l'UE.
Vers une adaptation du Plan loup
En France, selon l’OFB, la population lupine était estimée à 1003 individus, un chiffre comparable aux 1013 individus comptabilisés en 2023, tandis que les constats d’attaques et le nombre de victimes affichent des progressions respectives de 4,6% et 10,6% selon un communiqué de la Préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes datant de décembre.
Le 16 mai dernier, à l’issue d’une réunion des membres du Groupe national loup, soit un an après le lancement du Plan national d’actions loup 2024-2029, la préfète coordinatrice avait indiqué que des travaux seraient « prochainement » engagés sur l’adaptation de la réglementation nationale, en lien avec le nouveau statut du loup, qui doit encore être entériné au Journal officiel de l’UE. La directive modifiée entrera en vigueur 20 jours plus tard et les États membres auront alors 18 mois pour s'y conformer.