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Souveraineté, environnement, bien-être animal... : les ambitions de la filière porc à horizon 2035
La stratégie « Demain le porc » se fixe pour objectif d’assurer la transmissibilité de 100% des élevages et de garantir ainsi la souveraineté de la viande la plus consommée en France, en veillant aux impacts environnementaux et en visant 50% de truies en cases liberté d'ici à 2035.
« Demain le porc » : c’est ainsi qu’a baptisé Inaporc, l’interprofession porcine, sa démarche de responsabilité sociétale présentée le 11 juin. Objectif : assurer l’avenir de la viande la plus consommée en France. Selon les dernières estimations, la viande de porc demeure en effet la viande la plus consommée par les Français, à hauteur de 30,6 kilo par habitant (malgré une baisse de 3,7% sur un an), devant la volaille (29,5kg/hab) et les viandes de bœuf et de veau (21,3kg/hab). Problème : le taux d’auto-approvisionnement s’effrite : il est passé sous le seuil des 100% (99%) en janvier 2024 contre 101,8% un an plus tôt et 103% en 2022, selon Inaporc. Pour faciliter l’identification de l’origine française auprès de consommateurs, la filière escompte atteindre 50% de produits porteurs du logo « Le Porc Français » en rayon à horizon 2035.
Les maillons installation et transformation
Pour pérenniser la souveraineté nationale en viande porcine et viser une reprise à 100% des 10.000 élevages, la filière mise sur la création d’un diagnostic de transmissibilité et l’identification des leviers financiers potentiels à la transmission des exploitations d’ici à 2025. Un tiers du cheptel porcin est détenu par des éleveurs de plus de 55 ans (2020). Inaporc rappelle que le modèle français repose majoritairement sur des élevages familiaux de taille modeste (214 truies en moyenne, 5000 porcs/an), une des plus faibles en Europe, tout en étant le 3ème producteur, avec 22 millions de porcs pour 2,1 millions de tonnes (2023).
Si le maillon de la production est fondamental, celui de la transformation l’est tout autant, abattoirs et entreprises de charcuterie ayant de plus en plus de difficultés à recruter, le tout sur fond d’inflation majeure de tous les coûts de production énergie, emballages, transport, main-d’œuvre. La filière entend créer d’ici à 2025 un baromètre interprofessionnel de la qualité de vie au travail couvrant chacun des maillons de la filière.
Protéger l’environnement, assurer la sécurité sanitaire
Sur le front environnemental, le plan « Demain le porc » ambitionne, d’ici à 2035, de réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre, de 25% celles d’ammoniac, de 15% le consommation d’eau par les entreprises d’abattage, découpe, transformation) et de recycler 90% des emballages. D’ici à 2025, 100% des nouveaux bâtiments d’élevage équipés d’un moyen de décarbonation (système de récupération de biogaz, formulation de l’aliment, amélioration de l’indice de consommation, etc.). A la même échéance, 100% du soja alimentant les porcs sera garanti zéro déforestation.
En ce qui concerne la sécurité sanitaire, 2025 verra émerger un plan de maîtrise sanitaire. D’ici à 2030, 100 % des élevages et des aires de lavage audités en matière de biosécurité. Les objectifs de réduction de l’utilisation des antibiotiques (-67% entre 2011 et 2022) et de la teneur en nitrites des charcuteries seront poursuivis.
Le volet bientraitance animale
La stratégie « Demain le porc » comporte bien évidemment un volet bien-être animal, plus précisément « bientraitance » animale. D’ici à 2035, 50% des truies seront hébergées dans des bâtiments liberté, ce qui passera notamment par l’adoption de la mise en liberté des truies dans tous les nouveaux bâtiments à compter de 2025. Dans les transports, d’ici à 2035, 100% des camions seront équipés de dispositifs spécialement adaptés pour renforcer le confort et la bientraitance des porcs pour les trajets supérieurs à 4h30. Quant aux abattoirs, d’ici à 2030, ils devront avoir réalisé un diagnostic interprofessionnel de bientraitance animale.