Telescopic JCB électrique : 5 euros le plein

Le 525-60E zéro émission coûte cependant deux fois plus cher à l’achat que son homologue thermique. Selon JCB, en intégrant les économies de maintenance, le surcoût s’efface au bout de 3 ans, avec en prime une longévité cible de 20 ans, contre 10 ans pour le thermique.

Le constructeur britannique poursuit l’électrification d’une partie de sa gamme. Après les chariots télescopiques compacts, les mini-pelles et les brouettes à chenilles, c’est au tour du Telescopic 525-60E de s’affranchir du moteur diesel (74 ch) de son homologue thermique 525-60, au profit d’une batterie et deux moteurs électriques de 23 ch et 30 ch, animant respectivement les quatre roues et le circuit hydraulique (80 l/mn). « A l’hydraulique comme à la traction, les deux chariots ont strictement les mêmes performances, les émissions sonores et atmosphériques en moins », déclare Philippe Girard, directeur général de JCB France.

La batterie lithium-ion de 96 V, est capable d'assurer un fonctionnement sur une journée complète. Elle se recharge en 8 heures au moyen d’une alimentation électrique standard de 240V et 16A.

Pour flatter l’autonomie, le moteur de translation utilise un système de freinage par récupération tandis que le système hydraulique régénère le débit tout en abaissant la flèche, ce qui réduit la puissance requise et prolonge les heures de fonctionnement. Mais la vitesse de déplacement est en revanche bridée à 10 km/h pour réduire la consommation. En option, JCB propose un chargeur universel rapide.

Vitres chauffantes

Problème : le prix à l’achat, qui varie du simple au double entre le thermique et l’électrique. « Comme en automobile, l’électrification subit la loi de la montée en charge de la demande et de la production, dont la massification induira à terme des économies d’échelle », poursuit le responsable. « Outre la batterie, une partie du surcoût réside dans le système électronique permettant de piloter la puissance ». Il se cache aussi dans les détails, comme par exemple le système de chauffage de la cabine. « Sur un modèle thermique, une simple résistance et un ventilateur suffisent, deux accessoires qu’il faut oublier en électrique car trop énergivores », indique Philippe Girard. « Pour assurer le confort de travail en hiver, nous avons développé un système de vitres chauffantes, là encore très spécifique et nécessairement coûteux ».

Transition énergétique

Voilà pour les surcoûts. Du côté des économies, deux postes font la différence, à commencer par le carburant. Compter 5 euros le plein contre 50 à 60 € en thermique. Le modèle électrique permet aussi de faire l’économie de consommables (filtres, huile moteur) et d’alléger les frais de maintenance, en dehors de la partie hydraulique, commune aux deux versions. « Selon nos calculs, le surcoût du Telescopic électrique est compensé après trois ans et 600 heures d’utilisation annuelles », déclare Philippe Girard. « Un autre élément de rentabilité a trait à la longévité. En thermique, passés dix ans, les frais peuvent devenir conséquents. En électrique, on peut imaginer un usage sur 20 ans et une batterie délivrant encore 80 à 85% de sa capacité ». Un avantage non négligeable, de nature à abaisser significativement le coût de revient sur le long terme, et à compenser un risque dépréciation accélérée du matériel , induit par l’arrivée de futures machines neuves toujours moins chères.

Cette problématique n’est pas propre aux véhicules agricoles et justifie les aides à l’achat des pouvoirs publics afin d’amorcer la pompe de la transition énergétique. Les véhicules électriques pourraient à ce titre bénéficier d’un coup de pouce du Plan de relance.