Un vaccin autorisé contre la MHE

Un vaccin contre le sérotype 8 de la Maladie hémorragique épizootique (MHE) sera disponible en septembre. Nécessitant deux injections, son recours se fera sur une base volontaire mais à la charge des éleveurs.

L’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV) a délivré le 6 août une Autorisation provisoire d’utilisation (ATU) à l’Hepizovac, un candidat vaccin efficace contre la Maladie hémorragique épizootique (MHE). « Compte tenu d’une situation sanitaire nécessitant une vaccination en urgence, l’ATU a été attribuée en prenant en compte une balance bénéfice risque jugée positive du vaccin au vu des éléments fournis, avec néanmoins, en ce qui concerne les mentions du RCP [Résumé des caractéristiques du produit], un niveau de preuve à ce jour limité, précise l’ANMV. Un travail est en cours avec le titulaire pour apporter des garanties supplémentaires permettant de lever cet avertissement dans les meilleurs délais ».

Le vaccin est produit par le laboratoire espagnol CZ Vaccines qui a reçu en juillet une autorisation temporaire d’utilisation en Espagne, où la MHE a été détectée en novembre 2022. Le vaccin nécessite deux injections à trois semaines d’intervalle sur des bovins âgés d’au moins deux mois. L’immunité démarre 21 jours après la seconde injection mais sa durée reste inconnue à ce stade. « L’innocuité du médicament vétérinaire n’a pas été établie en cas de gestation et de lactation. Par conséquent, la décision d’utiliser ce vaccin pendant la gestation et/ou la lactation doit être prise au cas par cas », indique l’ANMV. Selon la Direction générale de l’alimentation (DGAL), le vaccin serait disponible en France à partir du mois de septembre. La vaccination serait volontaire et à la charge des éleveurs.

31 nouveaux cas en une semaine

Selon le ministère de l’Agriculture, la France comptait 4375 foyers en date du 8 août, soit 31 de plus en une semaine. Le zonage est cependant stable depuis décembre 2023 et concerne 20 départements, avec une concentration sur le piémont pyrénéen mais des cas détectés jusqu’en Vendée, dans les Deux-Sèvres ou encore dans le Morbihan. Détectée pour la première fois en France en septembre 2023, au sein de trois élevages situés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes-Pyrénées, la MHE est biologiquement similaire à la FCO mais elle affecte principalement les bovins chez qui elle génère de la fièvre, des ulcérations du mufle, du jetage (nez qui coule) et des boiteries.

Comme la FCO, le virus de la MHE est un Orbivirus qui se transmet d'un animal infecté à un autre par la piqûre d'un moucheron du genre Culicoïdes. Présente en Amérique du Nord, en Australie, en Asie, en Afrique notamment dans le Maghreb et au Moyen-Orient, la MHE a été détectée fin 2022 en Italie et en Espagne. Selon l’Anses, l’hypothèse la plus probable est celle d’une dissémination par les moucherons que le vent aurait déplacés de Tunisie et qui trouveraient désormais en Europe continentale des conditions d’acclimatation propices. La MHE n’est pas transmissible à l’Homme.