FCO, MHE : les éleveurs appellent à l’aide

Des vaccins gratuits pour tous, l’indemnisation de l’intégralité des pertes et l’activation d’une diplomatie sanitaire propre à assurer la circulation des animaux : telles sont les attentes des éleveurs de ruminants confrontés à la FCO et la MHE, deux maladies vectorielles favorisées par le changement climatique.

Après la Confédération paysanne, qui réclame l’ouverture d’une cellule de crise et des mesures de soutien pour les éleveurs du sud-ouest, menacés par une « recrudescence brutale » de la fièvre catarrhale ovine (FCO), c’est au tour de la FNSEA et de ses associations spécialisées (FNB, FNEC, FNO, FNPL), avec les JA, les Chambres d’agriculture et la Coopération agricole de monter au créneau. « L’Etat se doit d’apporter dans les meilleurs délais les réponses concrètes attendues par les éleveurs et d’agir pour que les impacts sanitaires et économiques soient maitrisés », réclament les organisations dans un communiqué.

Des vaccins contre la FCO mais pas contre la MHE

La FCO et la maladie hémorragique épizootique (MHE) sont deux maladies virales transmises par des culicoïdes, des moucherons de petite taille (1 à 3 mm) qui se contaminent en piquant un premier animal infecté avant de  transmettre le virus en piquant des animaux indemnes.

La FCO est présente en France continentale (sérotypes 4 et 8) et en Corse (sérotype 4) depuis novembre 2017. Depuis, le 1er janvier 2018, l'ensemble du territoire national continental est en zone réglementée vis-à-vis des sérotypes 4 et 8 de la FCO. Après les Pays-Bas et la Belgique, la France est désormais confrontée à l’émergence d’un nouveau sérotype (FCO 3), détecté le 5 août dans le département du Nord.

Anticipant l’arrivée de ce nouveau sérotype, le ministère de l’Agriculture avait pris des dispositions pour faire homologuer des vaccins dédiés. Gratuite et volontaire, la campagne de vaccination démarrera à compter du 14 août au sein d’un zone régulée longue de 150 km entre le Pas-de-Calais et la Moselle, susceptible de protéger 600.000 ovins et 2 millions de bovins.

En ce qui concerne la MHE, détectée pour la première fois en France en septembre 2023, il n’existe pas de vaccin. Au 1er août, le ministère de l’Agriculture faisait état de 4350 foyers, un chiffre relativement stable, affectant 20 départements, avec une concentration sur le piémont pyrénéen mais des cas détectés en Vendée, dans les Deux-Sèvres ou encore dans le Morbihan. Au cours de l’hiver, le gouvernement avait débloqué un fonds d’urgence de 50 millions d’euros et porté à 90% le taux de prise en charge des frais vétérinaires.

Deux maladies favorisées par le changement climatique

La MHE et la FCO sont des maladies favorisées par le changement climatique. « Les larves de culicoïdes et les adultes résistent mieux pendant l’hiver et il est beaucoup plus rare d’observer plusieurs semaines consécutives d’inactivité vectorielle », relève le GDS de la Creuse. FCO et MHE ne sont pas transmissibles à l’Homme.