[Témoignage] Une association testée et approuvée au Gaec du Moulinier

Grâce à un stage de parrainage, Claire Serieyssol et Jérôme Couderc ont pu tester leur compatibilité sur l’exploitation bovins viande de Montsalvy avant de s’associer.

Les aubrac du Gaec du Moulinier, Claire Serieyssol les connaissait presque aussi bien que leurs éleveurs montsalvyens - Jérôme Couderc et son oncle Robert Bioulac - bien avant de s’installer sur l’exploitation au départ en retraite de ce dernier, en janvier 2025. Salariée à Conseil bovin viande Cantal pendant une dizaine d’années, c’est elle qui réalisait le contrôle de performances du troupeau, pointant les aubrac, apportant son regard extérieur et ses conseils en matière de ration et de tri des bovins. “Plus jeune, j’avais comme projet de m’installer”, relate la jeune femme non issue du milieu agricole. Un dessein qui s’était un peu éloigné mais que des discussions avec Robert Bioulac et Jérôme Couderc ont ravivé.
“Il n’était pas question pour moi de me retrouver seul avec 100 mères et cinq sites à gérer”, enchaîne son associé. “À Bovins croissance, je travaillais davantage avec Robert, on se connaissait avec Jérôme mais de là à savoir si on pourrait travailler ensemble...”, poursuit la jeune agricultrice. Une seule solution : tester la formule avant de s’engager définitivement. C’est ce qu’a permis un stage de parrainage de deux ans. Une durée tout sauf excessive pour les deux nouveaux associés, confiant avoir chacun un caractère... bien trempé. “Il faut au minimum un an et si on avait pu aller jusqu’à trois ans, on l’aurait fait”, conviennent Jérôme et Claire.
Les bases d’une nouvelle organisation
L’agricultrice, également mère de jeunes enfants, appréhendait surtout la nouvelle articulation à trouver entre vie privée et professionnelle. Pour résoudre l’équation, les deux associés se sont accordés sur des horaires journaliers : “8 heures/18 heures qu’on respecte sur huit, neuf mois de l’année, et on essaie de faire un week-end sur deux”, indique Jérôme Couderc, confiant avoir lui aussi pris goût à ce rythme permis par une organisation optimisée. Chacun a pris ses repères au fil des mois et les deux associés s’avèrent particulièrement complémentaires : Jérôme s’attelle davantage à la production  végétale, Claire à la partie animale, “mais chacun sait ce que fait l’autre” avec une même priorité : être autonome. L’exploitation, dotée de 145 hectares dont 15 en céréales, l’est actuellement, sauf en paille. Le maïs a lui fait les frais de cette association : “Je ne suis pas fan du maïs dans la ration”, glisse Claire qui a convaincu, à l’usure, son associé de s’en passer...
Autonomie et complémentarité
Spécificité de l’élevage : des aubrac écornées de longue date pour la sécurité et le bien-être des animaux et des éleveurs et le passage au vêlage à deux ans pour gagner en productivité. Le cheptel, inscrit à l’OS aubrac, est sélectionné prioritairement sur le caractère, les capacités laitières et la croissance. Toutes les femelles non conservées pour le renouvellement sont vendues comme reproductrices, de même qu’une dizaine de mâles chaque année.
“Notre objectif, c’est d’améliorer le revenu et les conditions de travail sur une exploitation qui a atteint son rythme de croisière”, expose Jérôme Couderc, sachant qu’un projet est en cours de concrétisation : la pose prochaine de nouveaux panneaux photovoltaïques sur la toiture de la stabulation. Une centrale de 300 kW qui viendra compléter une première de 100 kW déjà installée.