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Viticulteurs, combien d’hectares souhaitez-vous arracher ?
C’est la question posée par le ministère de l’Agriculture, via une enquête sur internet, destinée à préciser l’ampleur et les priorités souhaitées pour la réduction définitive ou temporaire du vignoble national, confronté à une crise structurelle. Réponses attendues d’ici au 12 juin.
Quelle surface vous seriez prêt(e)s à engager si une aide à l’arrachage temporaire de la surface en vigne pouvait vous être proposée à hauteur de 2500 €/ha arrachés, en échange de la non-replantation en vigne de la surface équivalente pendant 4 ans, sachant que l’autorisation de replantation des surfaces équivalentes ne pourrait être octroyée qu’après une période de 4 ans, mais sans obligation de replanter ni sanction ? Quelle surface vous seriez prêt(e)s à engager si une aide à l’arrachage définitif de la surface en vigne pouvait vous être proposée à hauteur de 4000 €/ha arrachés, en échange de l’impossibilité d’obtenir une autorisation de replantation d’une surface équivalente ? Telles sont les deux questions auxquelles les viticulteurs de France et de Navarre sont invités à répondre en ligne, d’ici au 12 juin.
La procédure s’inscrit dans le cadre du double dispositif d’aide conjoncturelle et structurelle, annoncé par le gouvernement le 31 janvier dernier, fléchant 80 millions d’euros de soutien aux trésoreries et potentiellement 150 millions d’euros pour arracher et restructurer le vignoble, sous réserve dans ce dernier cas d’une validation du dispositif au plan européen. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait alors évoqué le chiffre de 100.000ha. A travers cette enquête, le ministère souhaite au préalable jauger l’ampleur du problème et les modalités souhaitées par les candidats potentiels.
Redevenue première productrice mondiale de vin en 2023, la filière viticole française est confrontée à une surproduction sur fond de déconsommation, affectant rouges, blancs, rosés, tranquilles ou effervescents, à des degrés certes variables, mais n’épargnant aucune catégorie de vin, un phénomène auquel n’échappent pas nos voisins et compétiteurs espagnols et italiens.
L’an passé, le gouvernement a alloué 200 millions d’euros à une distillation de crise, ayant permis de sortir du marché quelque 4,4Mhl de vin, équivalant à 10% d’une vendange moyenne, s’ajoutant à mesures de conversion de restructuration des prêts au travers du glissement des Prêts garantis par l’Etat (PGE) en prêt bonifiés.