Xavier Bertrand : « Des agriculteurs qui travaillent aussi dur et qui ne s’en sortent pas, ce n’est pas possible »

En visite au Sommet de l'élevage, le président des Haut-de-France, candidat à la prochaine élection présidentielle, fait de l’économie sa première priorité pour l’agriculture. Il présentera son projet « dans quelques semaines ».

« Je suis venu au Sommet de l’élevage pour voir si ce que j’ai en tête pour l’agriculture est cohérent avec les besoins des agriculteurs, cohérent avec l’ambition que j’ai pour l’agriculture française, ou si c’est à côté de la plaque ». C’est ce qu’a déclaré Xavier Bertrand, candidat déclaré à l’élection présidentielle d’avril 2022, lors de sa visite au Sommet. A l’invitation de Pascal Coste, président du Conseil départemental de Corrèze, agriculteur et ex-président du CNJA, le président de la Région des Hauts-de-France aura passé onze heures dans les allées du salon, entrecoupées d’une nuit en Auvergne avec réveil en salle de traite à Cournon. « J’aurai l’occasion, dans quelques semaines, de présenter mon projet pour les agricultures françaises », a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse.

"Les agriculteurs veulent vivre de leur travail, pas de subventions"

S’il est élu à la fonction suprême en 2022, Xavier Bertrand s’attaquera en priorité à la question des revenus. « Vous ne pouvez pas avoir des gens qui travaillent aussi dur et qui ne soient pas en mesure de s’en sortir, ce n’est pas possible », affirmant que les « agriculteurs veulent vivre de leur travail » et « pas de subventions », tout en assurant que les agriculteurs seraient concernés par sa proposition consistant à assurer « 1500 euros net par mois à toute personne à temps complet ». Le candidat souhaite agir sur les prix et sur les charges sociales et fiscales et s’attaquer aux traités commerciaux. « Tous les traités qui ont été négociés, qui permettraient à des produits de moindre qualité, produits avec des procédés que nous n’acceptons pas en Europe, c’est clair, c’est niet ».

"Les agriculteurs ont anticipé la transition écologique"

Concernant l’installation et le renouvellement des générations, le président des Hauts-de-France s’est dit soucieux de ce que « la DJA ne soit pas balayée au gré des différentes Régions. Il faut un socle, un pilier et garantir à ces jeunes agriculteurs, au-delà des perspectives d’avenir, qu’ils auront les moyens de s’installer ».

Xavier Bertrand a défendu les facultés d’adaptation des agriculteurs et leurs capacités à répondre aux injonctions à géométrie variable depuis des décennies. Concernant la dernière en date, à savoir la transition écologique, « non seulement ils l’acceptent mais ils l’ont même anticipée », a-t-il soutenu. « Les agriculteurs symbolisent la souveraineté alimentaire et l’alimentation de qualité ». « Je suis du côté des agriculteurs », a-t-il conclu. Reste à savoir si la droite, qui doit désigner son candidat le 4 décembre, sera de son côté.