Zones vulnérables : « On aurait bien aimé que ce soit aussi rapide pour la loi Egalim »

Dans les Vosges, le Gaec Hance Saint-Vincent va basculer en zone vulnérable, impliquant une remise à plat des plans d’épandage et des dizaines de milliers d’euros d’investissement. « Installez des jeunes dans le lait, qu’ils disaient ».

A Liffol-le-Grand (Vosges), le couperet de la directive nitrates et de son bras armé qu’est le Programme d’action régional (PAR) est tombé sur le Gaec Hance Saint-Vincent, un élevage laitier doublé d’un atelier de taurillons en race simmental. Et le couperet en question, il prend la forme d’une voie de chemin de fer désaffectée et qui va faire office de la nouvelle ligne de partage entre la zone classée vulnérable et zone non classée. « Je n’aurais jamais pensé qu’une voie ferrée fasse office de limite naturelle », déclare Fabien Hance. Une partie du parcellaire est concernée, impliquant la remise à plat complète du plan d’épandage et surtout la nécessité d’investir dans de nouvelles capacités de stockage de lisier, du fait des restrictions imposées par le calendrier d’épandage.

"Avec la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, c’est le plus mauvais moment"

La mise aux normes ne concernera que le troupeau laitier, constitué d’une soixantaine de vaches. Les taurillons, génisses et veaux, en litière accumulée, ne sont pas concernés. « Ce n’était pas vraiment prévu dans mon programme d’investissement, poursuit l’éleveur. Avec la hausse des prix des matériaux et de l’énergie, c’est le plus mauvais moment. Et puis il va falloir que je trouve de la place pour cette fosse à lisier. Quand vous commencez à payer des pompes de transfert et quand vous savez comment ça vieillit dans le lisier... »

Suite à la publication de l’arrêté préfectoral, le Gaec a 18 mois pour se mettre aux normes. Devis, permis de construire, dossier administratif, crédit, chantier : l’exploitation va devoir puiser dans son capital de résilience pour absorber le choc. « Installez des jeunes dans le lait, qu’ils disaientOn aurait bien aimé que l’exigibilité de la loi soit aussi rapide avec Egalim ».