Intrusions chez des agriculteurs : une "cellule spécifique" à la direction de la gendarmerie

Une "cellule spécifique" nommée "Déméter" a été mise en place "il y a trois semaines" à la Direction générale de la gendarmerie nationale pour "identifier et poursuivre" les auteurs d'intrusions ou d'agressions chez des agriculteurs, a annoncé Christophe Castaner mardi 5 novembre à l'Assemblée.

En plein examen du budget, le ministre de l'Intérieur était interpellé par la députée de l'Indre-et-Loire Sophie Auconie (UDI-Agir) sur "l'agribashing" et la "montée des intrusions et agressions dont sont victimes les agriculteurs". Les paysans, notamment les éleveurs, dénoncent régulièrement cette situation en pointant du doigt des militants antispécistes. "Vous soulevez un vrai problème. (...) Ces intrusions peuvent avoir un caractère extrêmement grave", a répondu M. Castaner.

"J'ai demandé à la Direction générale de la gendarmerie nationale de mettre en place une cellule spécifique pour gérer, identifier, poursuivre les auteurs de ces agressions". "Cette cellule s'appelle Déméter. Elle a été mise en place il y a trois semaines. Elle commence à monter en puissance", a-t-il ajouté, tout en distinguant ces intrusions ou agressions du "débat politique ou de la dénonciations de ce type d'agriculture sur lesquels je n'ai pas à me prononcer". 

"En plus, j'ai demandé aux services, en particulier au renseignement territorial, de considérer que la préparation de ces menaces d'invasion relève aussi de troubles importants à l'ordre public sur lesquels nous portons une attention particulière", a-t-il encore indiqué. "Si on pouvait éviter de réinventer des dispositifs qui existent déjà, je pense que ce serait pas mal", lui a rétorqué le député insoumis Ugo Bernalicis. "De mémoire, il y avait un dispositif qui s'appelle Vigi Agri que gèrent les gendarmes".

Des paysans ont manifesté le 22 octobre devant les préfectures pour dénoncer notamment leur ras-le-bol de l'"agribashing" et des intrusions dans leurs élevages de militants antispécistes, mais aussi plus largement leurs difficultés économiques.