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2022 détrône (déjà) 2020 comme l’année la plus chaude jamais observée en France
En terminant autour de 14,7°C de moyenne nationale, c’est la température le plus élevée enregistrée en France depuis le début des relevés à la fin du 19ème siècle. 2022 détrône ainsi (déjà) l’année 2020, avec ses 14,07°C, et 2018 passe donc à la troisième place du podium avec 13,98°C. Sur les 10 années les plus chaudes en France, 9 d’entre elles l’ont été depuis 2003. C’est l’année 1994 qui se classe à la 10ème place.
Tout au long de cette année, les nombreuses périodes de douceurs ont alterné avec de très courts rafraichissements. Nous avons donc surtout observé des épisodes chauds dont l’un très précoce en mai puis les trois canicules de l’été dont la première se mettant en place avant le 15 juin… une première en France ! Sans oublier, évidemment, le mois d’octobre qui fut exceptionnellement chaud notamment entre le 15 et le 31. Les mois de mai et d’octobre se classent à la première place des mois les plus chauds et l’été 2022, dans son ensemble (juin, juillet et août), se classe juste derrière 2003… une référence !
Lié à ces températures toujours plus chaudes, l’ensoleillement a été excédentaire sur l’ensemble du pays et il est à noter qu’aucune tempête digne de ce nom n’a frappé la France au cours de cette année et les épisodes pluvieux dit « méditerranéens » ont été peu nombreux et plutôt modérés. Les intempéries ont été principalement recensées lors de conditions météorologiques instables, comme les orages. En effet, l’instabilité fut fréquemment observée en juin, en deuxième partie du mois d’août ainsi qu’en septembre et fin octobre. On se souvient bien évidemment du violent orage qui a affecté très durement la Corse le 18 août avec des rafales atteignant et dépassant même les 220 km/h. Sans oublier non plus la journée du 23 octobre où plusieurs tornades ont été recensées dont celle classée EF3, sur l’échelle de Fujita améliorée, sur la commune de Bihucourt. Cette tornade ayant parcouru plus de 200 kilomètres entre la Normandie et la Belgique est la plus puissante observée depuis celle d’Hautmont le 3 août 2008.
Précipitations faibles et hétérogènes
Un autre paramètre inquiétant de cette année, en lien avec le réchauffement climatique, est le déficit chronique des précipitations. Seuls trois mois ont connu des excédents pluviométriques, mais ces pluies tombées l’ont souvent été en accompagnant des orages (juin et septembre), ce qui fait que l’arrosage fut dès lors très hétérogène d’une région à une autre. Cette année semble être l’une des moins humides en France depuis 1959 avec un déficit moyen de 25% à l’échelle du pays.
Tout cela explique bien évidemment, le phénomène le plus important de l’année lié à ces canicules et à ce manque d’eau : la sécheresse. A ce jour, à la date du mercredi 21 décembre 2022, il ne reste plus que 19 départements concernés par des restrictions liées à la sécheresse. La situation s’est donc considérablement améliorée grâce aux pluies tombées en novembre, ainsi qu’en décembre sur nos régions méridionales. A ce propos, nous attendons encore des pluies salvatrices sur l’ensemble du pays d’ici la fin de l’année. Toutefois, pour ne pas retomber dans un contexte critique en 2023, il serait souhaitable que les mois de janvier et de février 2023 soient très pluvieux afin de recharger au maximum les nappes phréatiques et de pouvoir passer la période estivale sans trop de restrictions.
Des vagues de froid de plus en plus rares
Enfin, terminons ce tour d’horizon de cette année 2022 par le mois de décembre. En effet, après un automne particulièrement doux, l’hiver météorologique (le 1er décembre) a coïncidé avec le début d’une période de 18 jours où les températures se sont situées en-dessous des normales, et parfois même assez nettement. Il faut remonter à la toute fin février 2018 pour observer de telles valeurs aussi basses en France.
Il a fait jusqu’à 5 à 6 degrés en-dessous des normales et, dans le contexte actuel, c’est un évènement de plus en plus rarement observé. Conséquence directe, les français ont eu un ressenti bien froid et les médias se sont emballés pour parler de cette pseudo « vague de froid » car, dans la conscience collective, nous avons déjà perdu la sensation d’avoir froid. Si nous étions dans les années 1990, cette période de froid n’aurait jamais fait la « une » des médias. Dans un contexte de réchauffement climatique, ce qui était banal devient rapidement exceptionnel !
Finalement, les 18 premiers jours de décembre se sont soldés par une anomalie négative de 2,8°C. C’est une valeur inédite depuis décembre 2010. Néanmoins, avec le retour de la douceur, il est plus que vraisemblable que ce mois de décembre se termine par une anomalie négative nettement réduite (entre -1 et -0,5°C), tout comme l’avait été le mois de janvier 2022.
Quelles sont les prévisions pour cette fin décembre et les tous premiers jours de l’année 2023 ?
Ce qui est déjà garanti à 100% est que la France va passer les fêtes de Noël sous une grande douceur. C’est la 12ème année consécutive qu’un Noël blanc est absent en plaine. Le dernier Noël sous la neige en plaine remonte donc à celui de 2010.
Cette grande douceur est accompagnée par une perturbation océanique pluvieuse et nous prévoyons de bons cumuls pluviométriques au nord d’une ligne « Bordeaux-Lyon ».
Entre le 26 et le 27 décembre, il sera probable de retrouver, pendant 2 ou 3 jours, des conditions anticycloniques faisant baisser sensiblement les températures, qui retrouveront finalement les moyennes saisonnières.
Enfin, à compter du 29/30 décembre et pour la première décade du mois de janvier 2023, les premières tendances montrent les signes du rétablissement d’un flux océanique perturbé. Mais sera-t-il orienté au sud-ouest, en véhiculant toujours beaucoup de douceur, ou plutôt à l’ouest, et donc avec des températures se rapprochant des normales climatiques ? Dans tous les cas, l’humidité océanique devrait rester importante et donc nous observerons de fréquents passages pluvieux, ce qui est une très bonne nouvelle pour la recharge des nappes phréatiques.