2024, année la plus chaude de l’ère industrielle, avec +1,6°C de température moyenne

Selon les données du programme spatial européen Copernicus, 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser de 1,5 °C les niveaux préindustriels pour la température moyenne annuelle de la planète.

Le rapport 2024 du Copernicus Climate Change Service (C3S), publié le 10 janvier, indique que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée et la première à dépasser de 1,5°C les niveaux préindustriels pour la température moyenne annuelle de la planète.

Les chiffres-clés des températures 2024 (Source : C3S-ECMWF)
Les chiffres-clés des températures 2024 (Source : C3S-ECMWF)

Les données de Copernicus précisent que la température moyenne mondiale était supérieure de 1,6°C à la moyenne préindustrielle entre 1850 et 1890. L’année 2024 a également été l’année la plus chaude pour toutes les régions continentales, y compris l'Europe, à l'exception de l'Antarctique et de l'Australasie (Australie, Nouvelle-Zélande) s’agissant de la surface terrestre et de l’océan Atlantique Nord, l’océan Indien et l’océan Pacifique occidental, s'agissant des océans.

Augmentation mondiale de la température de surface par rapport à la moyenne préindustrielle 1850-1890 (Source : C3S-ECMWF)
Augmentation mondiale de la température de surface par rapport à la moyenne préindustrielle 1850-1890 (Source : C3S-ECMWF)

« Le changement climatique d’origine humaine reste le principal facteur des températures extrêmes de l’air et de la surface de la mer, tandis que d’autres facteurs, tels que l’oscillation australe El Niño ont également contribué aux températures inhabituelles observées au cours de l’année », indique dans un communiqué le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF), qui pilote au service Copernicus pour le compte de la Commission européenne.

En outre, chaque année de la dernière décennie (2015-2024) a été l'une des dix plus chaudes jamais enregistrées. Selon le rapport Copernicus, « nous sommes désormais sur le point de dépasser le niveau de 1,5 °C défini dans l'Accord de Paris et la moyenne des deux dernières années est déjà supérieure à ce niveau. Ces températures mondiales élevées, associées à des niveaux record de vapeur d'eau atmosphérique mondiale en 2024, ont entraîné des vagues de chaleur et des précipitations abondantes sans précédent, provoquant la misère de millions de personnes ». Le rapport Copernicus précise que les données enregistrées en 2024 n’équivalent pas à un dépassement du seuil de l’Accord de Paris, dont la moyenne est calculée sur au moins 20 ans. 

L’Europe en première ligne

Selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE), publié en mars 2024, l’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement. 

En octobre dernier, le gouvernement français a présenté le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), 3ème du nom depuis 2006, vise à préparer chacun d’entre nous « à habiter la France à +4 °C, à travailler à +4 °C, à nous déplacer à +4 °C et à vivre dans une France à +4 °C ». Pourquoi +4°C ? « Le scénario qui se dessine est une poursuite du réchauffement climatique au-delà des ambitions de l’Accord de Paris avec un réchauffement qui devrait atteindre +3°C au niveau mondial par rapport à l’ère préindustrielle d’ici la fin du siècle, soit +4°C en moyenne en France hexagonale », indiquait le ministère de la Transition écologique.

Selon Météo-France, avec une température moyenne d’environ 14,0°C et une anomalie de +1,0°C par rapport à la normale 1991-2020, l'année 2024 se situe parmi les cinq années les plus chaudes depuis le début des mesures en 1900.